Comprendre les risques sanitaires

Comprendre les risques sanitaires

Aide à l'anticipation face à l'incertitude des risques sanitaires avec Risque Sanitaire France


T - Réflexions sur la société et le monde

Publié par Risque Sanitaire France

Photo d'un panda (soure: cedricbeau)

Photo d'un panda (soure: cedricbeau)

L’Etat est devenu beaucoup plus faible, car il n’a plus de moyens en propre, il est devenu dépendant de tous les autres acteurs : grandes collectivités publiques, acteurs privés, nationaux ou internationaux. Si les autres ne veulent pas faire, l’Etat est paralysé. L’Etat est en particulier dépendant des grandes firmes technologiques privées américaines ou chinoises qui détiennent les leviers de la communication, de l’influence des populations pour les orienter vers certains choix politiques, et des leviers financiers pour orienter les choix d’investissement des Etats déficitaires.

 

La finance est comme une activité minière d’extraction des richesses. Elle transforme tout bien en actif financier, déconnecté de la vie réelle des gens, elle spécule pour faire monter les prix et extrait se dont elle a besoin, sans rien laisser, puis elle va conquérir d’autre marché. Elle ne crée pas des richesses, mais s’en empare, en déréglementant la société pour pouvoir exploiter encore plus facilement les richesses. Les grands fonds financiers spéculent sur un avenir qu’ils créent eux-mêmes. Les acheteurs de bien ne les achètent pas pour les utiliser, mais simplement pour le transformer en investissement, qui permettent soit de stocker de l’argent, soit de le faire fructifier. Tous les gouvernements sont devenus plus pauvres que ce qu’il était dans les années 80. La crise accentue les inégalités et renforce les structures financières qui profite de la crise pour racheter à bas prix puis revendre à prix plus élevé, puis acquérir ainsi du pouvoir financier mais aussi du pouvoir politique. La gestion de la complexité du système est déléguée par les gouvernements aux experts, qui sont eux-mêmes liés au monde de la finance. Les élites se sentent libres d’enfreindre les lois fondamentales, puis elles s’étonnent de ressentir du ressentiment parmi les classes populaires. Suivre les circuits de l’argent permettent de comprendre pourquoi les personnes sont en colère. La finance essaie de se faire beaucoup d’argent, en n’abaissant pas le cout ou en améliorant le produit, mais en partant à la pêche aux imbéciles : des gens dont vous pouvez abusés.

Lorsque vous achetez des objets dans un groupe coté en bourse, vous alimentez la finance mondiale.

Les grands organismes internationaux ne se préoccupent pas des individus.

C’est dans les paradis fiscaux que les capitalismes légal et illégal se rencontrent pour blanchir l’argent sale en argent propre. L’intérêt d’avoir des choses le plus chères possibles a pour objectif de dissimuler ou stocker le plus d’argent possible.

Du fait de la concentration excessive des capitaux vers la finance, les générations de personne à venir ne seront plus en capacité d’être propriétaires, et deviendront donc dépendant des grands propriétaires (par de la location ou de l'endettement) et donc vulnérables à leur décision.

On peut gagner de l’argent en détruisant le monde.

 

Les quatres transformations en cours qui impactent la stabilité sociale de la société:

- augmentation du prix de l'énergie avec la transition énergétique et la hausse du prix du CO2

- destruction d'emplois

- augmentation des emplois peu sophistiqués et à bas salaire: logistique, restauration, nettoyage, garde d'enfants, services aux personnes agées

- augmentation du prix de l'immobilier

 

Le paiement numérique est l’épine dorsale du système internet. Contrôler la monnaie numérique, c’est contrôler le système sanguin du système mondial. Les entreprises de paiement numérique gagnent de l’argent avec les transactions.

La célébrité passe par la maîtrise de son image.

La violence et le ressentiment et donc la cohésion de la société sont en lien avec les iniquités de la distribution des risques et des richesses.
La santé est en lien avec le niveau de richesse, le niveau social, l’éducation et l’intensité des risques.

Tout être humain crée sa propre réalité pour pouvoir passer chaque jour aussi facilement et confortablement que possible. Rares sont ceux qui choisissent un chemin plus douloureux.

Les idéologies sont des religions. L’individu de nos jours est à la fois nationaliste (il croit en l’existence d’une nation ayant un rôle particulier dans l’histoire), partisan de l’économie de marché capitaliste (il croit que la libre concurrence et la poursuite de son intérêt sont les meilleurs moyens de créer une société prospère) et libéral humaniste (il croit que le créateur a pourvu les hommes de droits inaliénables).

On n’a aucune raison de penser que les cultures qui ont le mieux réussi dans l’histoire soient nécessairement les meilleurs pour l’homme. Comme l’évolution, l’histoire méprise le bonheur des organismes individuels. Les individus, quant à eux, sont habituellement bien trop ignorants et faibles pour infléchir le cours de l’histoire à leur avantage.

 

Les découvertes scientifiques peuvent donner de nouveaux pouvoirs. Une nouvelle conception est née : la misère, la maladie, la guerre, la famine, la vieillesse et la mort peuvent être résolu par la science. Toutes ces situations sont simplement le fruit de note ignorance.

Le grand projet de la Révolution scientifique est d’apporter à l’humanité la vie éternelle.

Beaucoup sont naïfs au point de croire à la science pure. La réalité du financement de la science est bien différente. La plupart des études scientifiques sont financées parce que quelqu’un estime qu’elles peuvent aider à atteindre quelque but politique, économique ou religieux.

 

La Révolution scientifique et l’impérialisme moderne sont inséparables. Le potentiel qui a permis de dominer le monde est l’association entre science moderne, impérialisme et capitalisme : tirer parti de l’avantage technologique, pour gagner de l’argent, contrôler les territoires avec les ressources et prendre le pouvoir puis réinvestir l’argent dans de nouvelles technologies.

Le facteur a été la tournure d’esprit : l’aveu d’ignorance et la volonté de chercher des nouveaux savoirs.

Les chercheurs en science ont fourni au projet impérial : connaissances pratiques, justifications idéologiques et gadgets techniques.

Les conquérants les ont payés de retour en fournissant aux scientifiques information et protection, en soutenant toutes sortes de projets étranges et fascinants et en propageant les formes de pensée scientifiques jusque dans les coins les plus reculés de la terre.

Sans les hommes d’affaires avides de faire de l’argent, les grandes expéditions et les grands chantiers ne pourraient pas se faire. L’argent est essentiel pour bâtir des empires et promouvoir la science.

Le culturalisme a remplacé le racisme. Parmi les élites actuelles, les affirmations sur les mérites contrastés des divers groupes humains sont presque toujours formulées en termes de différences historiques entre culture plutôt que de différences entre les races. Nous ne disons plus, c’est dans leur sang, mais c’est dans leur culture. Le culturalisme sépare les communautés et les stigmatisent.

 

Nous allons vers un monde multipolaire.

La technologie a pris une place centrale dans les rapports de force géopolitiques. Aujourd’hui, les Etats-Unis et la Chine examinent toute dépendance réciproque en matière de flux de données, d’infrastructures de télécommunications, de semi-conducteurs, qui deviennent des enjeux géopolitiques majeurs.

De nos jours, la richesse dans les pays développés consiste surtout au capital humain, aux connaissances et aux savoir-faire organisationnels, et moins aux ressources matériels.

Dans nos sociétés occidentales, tout est définis par le marché et les valeurs marchandes : les valeurs morales, l’esthétique et la manière de vivre. La famille, les communautés et l’Etat ont de moins en moins d’influence.

 

Quand tout est convertible, quand la confiance dépend de pièces anonymes, la monnaie corrode les traditions locales, les relations intimes et les valeurs humaines, pour les remplacer par les lois froides de l’offre et de la demande.

Les communautés humaines et les familles ont toujours été fondées sur la croyance  en des choses sans prix telles que l’honneur, la loyauté, la morale et l’amour. Ces choses échappent au marché et elles ne sauraient s’acheter ni se vendre.

La monnaie a une face encore plus sombre. Si elle instaure la confiance universelle entre étrangers, cette confiance est investie non pas dans les hommes, les communautés ou les valeurs sacrées, mais dans la monnaie elle-même et les systèmes impersonnels qui la soutiennent.

Alors que la monnaie abat les barrages de la communauté, de la religion et de l’Etat, le monde court le risque de devenir un seul grand marché passablement privé de cœur.

Les Etats sont de plus en plus exposés aux machinations des marchés mondiaux, aux ingérences des entreprises et des ONG mondiales ainsi qu’à la surveillance de l’opinion publique mondiale et du système judiciaire internationale. Les Etats sont obligés de se conformer à des normes internationales, en matière de finances, de politique de l’environnement et de justice. Des mouvements terriblement puissants de capitaux, de main d’œuvre et d’information font le tour du monde et le façonnent, avec un mépris croissant des frontières et des opinions des Etats.

L’empire mondiale financier qui se forge sous nos yeux n’a pas à sa tête un Etat ou un groupe ethnique particulier. Il est dirigé par une élite multi-ethnique et uni par une culture et des intérêts communs.

A travers le monde, de plus en plus d’entrepreneurs, d’ingénieurs, d’experts, de chercheurs, d’avocats et de managers sont appelés à rejoindre l’empire. A eux de se demander s’ils doivent répondre à l’appel impérial où rester loyaux envers leur Etat et leur peuple. Ils sont toujours plus nombreux à choisir l’empire.

 

Dans l'époque des marchands et du commerce, les villes centres deviennent le centre du capitalisme mondiale et l’organisent. Toutes les villes centres ont nécessairement un vaste arrière-pays pour y développer une agriculture et une grande infrastructure d’exportation. Les villes centres utilisent des stratégies volontaristes pour prendre l’ascendant sur les autres : l’imitation, la rigueur, la force, le dirigisme, le protectionnisme, le contrôle des changes. Les villes centres possèdent une classe créative qui réunit les moyens de transformer un nouveau service en produit industriel (augmentation de la production, diminution du prix, du temps et de l'espace). Elles maitrisent le capital, fixent les prix, accumulent le profit, tiennent les salaires, déploient une armée, financent les explorateurs, font évoluer l’idéologie pour assurer leur pouvoir. Les villes centres n’inventent pas : elles détectent, copient, mettent en œuvre les idées des autres.

Les villes centres s’épuisent en dépense militaire à l’étranger et en dépense de police sur son territoire intérieur.

L’objectif du capitalisme et du libéralisme est d’automatiser et d’industrialiser tous les biens et tous les services pour que le capital augmente ainsi que la rentabilité.

L’objectif est de produire en série un produit standard pour la masse et de sélectionner les meilleurs éléments pour la créativité.

Nous sommes dans la loi du plus puissant, avec de moins en moins d’égalité.

Canaliser les désirs vers leur expression marchande.

 

Les villes centres ont besoin d’être un nœud de communication, d’avoir un arrière-pays agricole et industriel, de controler la route des matières premières, avec des institutions bancaires tournées vers les investissements à risque.

Les dangers à relever pour les villes centres : la situation sécuritaire, l’aggravation des inégalités, l’endettement, le départ de la classe créative, la diminution des progrès techniques, la diminution de la rentabilité industrielle, l’augmentation de la spéculation financière.

 

Lorsque la classe moyenne épargne au lien de consommer, augmente alors le nombre de ceux dont le métier consiste à inciter à dépenser : banque, assurance, publicité, marketing et média.

Jusqu’à récemment, les activités de services, publics et privés, ne pouvant pas être automatisées, exigent une part croissante du surplus : faute d’automatisation des services rendus par les cols blancs dans l’industrie, la productivité du travail et celle du capital stagnent, tandis que les dépenses militaires et sociales augmentent. La rentabilité du capital décroit ; les circuits financiers acheminent les prêts vers les industries traditionnelles plutôt que vers les entreprises novatrices, vers les emprunteurs privés nationaux, vers les grosses compagnies plutôt que vers les petites entreprises.

 

L’argent a été essentiel pour bâtir des empires et promouvoir la science. L’histoire de l’économie moderne se résume à la croissance : elle avale tout ce qu’elle trouve et pousse sans même qu’on s’en rende compte.

Les banques peuvent prêter 10 dollars pour chaque dollar qu’elles possèdent réellement. C’est notre confiance dans le futur  qui permet aux banques et à notre économie de survivre et de prospérer. Cette confiance est l’unique support de la majeure partie de l’argent dans le monde.

Toute la société est fondée sur la confiance en un avenir imaginaire : la confiance de l’entrepreneur et le banquier dans l’entreprise, mais aussi celle de l’entrepreneur dans la solvabilité future de la banque.

Le crédit répond à la confiance dans l’avenir. Le crédit nous permet de construite le présent aux dépens du futur. Il repose sur le postulat que nos ressources futures seront à coup sûr bien plus abondantes que nos ressources présentes. Si nous pouvons utiliser des revenus futurs pour construire des choses à présent, de nouvelles opportunités merveilleuses s’ouvrent à nous.

La notion de progrès repose sur l’idée que, pour peu que nous reconnaissions notre ignorance et investissions des ressources dans la recherche, les choses peuvent s’améliorer.

Croire au progrès, c’est croire que les découvertes géographiques, les inventions techniques et les développements organisationnels peuvent accroitre la somme totale de la production humaine, du commerce et de la richesse. De nouvelles routes commerciales peuvent prospérer sans ruiner les routes anciennes.

Je peux m’enrichir sans que vous deveniez pauvre. La taille du gâteau peut augmenter.

L’idée du progrès a convaincu les hommes d’avoir toujours plus confiance dans l’avenir. Cette confiance a créé le crédit, et le crédit s’est soldé par une réelle croissance économique, laquelle a renforcé à son tour la confiance dans le futur et ouvert la voie à encore plus de crédit.

Ce que dit Adam Smith est qu’il est bien d’être cupide et qu’en m’enrichissant je profite à tout le monde, pas simplement à moi. L’égoisme est l’altruisme. Etre riche, c’est être moral. Dans la version de Smith, on s’enrichit non pas en dépouillant ses voisins, mais en augmentant la taille générale du gateau. Quand celui-ci augmente, tout le monde en profite. Les riches sont en conséquence les membres les plus utiles et les plus bienfaisants de la société, parce qu’ils font tourner les roues de la croissance à l’avantage de tous.

Les profits de la production doivent être réinvestis dans l’accroissement de la production.

Les présidents des conseils d’administration, de courtiers en bourse et d’industriels ont remplacé les anciennes élites.

L’Etat s’efforce aussi d’investir les recettes fiscales en entreprises productives qui augmenteront les revenus futurs.

Le capitalisme comprend désormais une éthique, un ensemble de doctrine sur la façon dont les individus doivent se conduire, éduquer leurs enfants et même penser. Son principal dogme est que la croissance économique est le bien suprême, parce que tout le reste en dépend : la justice, la liberté et même le bonheur. Pour avoir de la liberté et de la justice, il faudrait une abondance économique, une classe moyenne prospère, des institutions démocratiques stables, la libre entreprise, l’épargne et l’autonomie.

Quand les états et les sociétés capitalistes envisagent d’investir dans un projet scientifique donné, la première question est : «  ce projet va-t-il nous permettre d’accroitre la production et les profits ? Va-t-il susciter la croissance économique ».

L’histoire du capitalisme est inintelligible si l’on ne tient pas compte de la science. La croyance du capitalisme en une croissance économique perpétuelle va contre tout ce que nous savons ou presque de l’univers. L’économie humaine n’en a pas moins réussi à continuer à croitre tout au long de l’ère moderne, pour la simple raison que les hommes de science ont enchainé le découvertes et les gadgets.

Au cours des toutes dernières années, banques et Etats ont frénétiquement fait tourner la planche à billets. Tout le monde est terrifié à l’idée que la crise économique actuelle puisse arrêter la croissance. Ainsi créent-ils de toutes pièces des billions de dollars, injectant dans le système du crédit bon marché, tout en espérant qu'hommes de sciences, techniciens et ingénieurs parviendront à trouver quelque chose de vraiment géant avant que la bulle d’explose. Tout dépend des gens dans les labos. De nouvelles découvertes dans le domaine de la biotechnologie ou des nanotechnologies pourraient créer des industries entièrement nouvelles, dont les profits pourraient soutenir la monnaie. Si les labos ne répondent pas à ces attentes avant que la bulle n’explose, nous allons au-devant de temps très rudes.

 

La réussite du système capitaliste est le crédit. Les financiers accordent suffisamment de crédit à un Etat pour qu’ils puissent monter des armées et des flottes, qui leur permettent de dominer les routes commerciales à travers le monde et leur assurer ainsi des confortables profits. Ces profits leur permettent de rembourser leurs emprunts, renforçant la confiance des financiers.

A titre d’exemple, le roi d’Espagne a dilapidé le capital de confiance des investisseurs au moment où les marchands hollandais gagnaient leur confiance. Et ce sont les marchands hollandais, non pas l’Etat hollandais, qui a construit l’Empire hollandais. Le roi d’Espagne n’eut de cesse de financer et maintenir ses conquêtes en levant des impôts impopulaires. Les marchands hollandais financèrent la conquête en empruntant, et de plus en plus aussi en vendant des parts dans leurs compagnies qui permettaient aux détenteurs de toucher une portion de profits.

Au fur et à mesure du renforcement de grandes compagnies privées, les Etats sont devenus des marionnettes aux mains des grands actionnaires dont le seul objectif est le profit.

Le sous-continent indien fut conquis non par l’Etat britannique, mais par l’armée de mercenaires de la British East India Compagny.

La nationalisation de l’Indonésie par la Couronne Hollandaise et de l’Inde par la Couronne Britannique ne mit guère fin aux embrassades du capitalisme et de l’empire. Bien au contraire, le lien ne fit que se renforcer au cours du XIXe siècle. Les compagnies par actions n’avaient plus besoin de se tailler des colonies privées et de les gouverner : c’étaient leurs dirigeants et gros actionnaires qui tiraient les ficelles du pouvoir à Londres, Amsterdam et Paris. Ils pouvaient compter sur l’Etat pour veiller à leurs intérêts. Les gouvernements occidentaux étaient en passe de se transformer en syndicats de capitalistes.

La première guerre de l’Opium, opposant la Grande Bretagne à la Chine, est l’exemple le plus notoire de la façon dont les Etats agissaient sur ordre du grand capital. Dans la première moitié du XIXe siècle, la British East India Compagny et divers hommes d’affaires firent fortune en exportant de la drogue, notamment de l’opium vers la Chine. Des millions de Chinois devinrent opiomanes, ce qui ne manqua pas d’affaiblir le pays tant socialement qu’économiquement.

A la fin des années 1830, le gouvernement chinois décida d’interdire le trafic de drogue, mais les marchands britanniques firent comme si de rien n’était. Les autorités chinoises se mirent à confisquer et à détruire les cargaisons de drogue. Les cartels de la drogue étaient très liés à Westminster et à Downing Street : beaucoup de parlementaires et de ministres avaient des actions dans les compagnies vendant de la drogue, et ils pressèrent donc le gouvernement d’intervenir.

 

Le capitalisme a joué un rôle décisif dans l’essor de la science moderne, mais aussi dans l’émergence de l’impérialisme européen. C’est avant tout celui-ci qui a créé le système de crédit capitaliste.

En Europe, rois et généraux adoptèrent progressivement la façon de penser mercantile, jusqu’à ce que marchands et banquiers deviennent l’élite dirigeante. La conquête européenne du monde fut de plus en plus financée par le crédit, plutôt que par l’impôt, et toujours plus dirigée par les capitalistes dont la grande ambition était d’avoir un maximum de retour sur investissement. Les empires mercantiles se montrèrent simplement bien plus habiles à financer leurs conquêtes. Personne ne veut payer des impôts, mais tout le monde investit volontiers.

 

La réputation de solvabilité d’un pays importe bien plus pour sa prospérité économique que ses ressources naturelles. Cette réputation de solvabilité indique la probabilité qu’un pays rembourse ses dettes. Outre des données purement économiques, elle tient compte de facteurs politiques, sociaux et même culturels. Un pays riche en pétrole mais affligé d’un gouvernement despotique, d’un état de guerre endémique et d’un système judiciaire corrompu aura une mauvaise notation de crédit. De ce fait, probablement restera-t-il relativement pauvre puisqu’il ne sera pas capable de lever les capitaux nécessaires pour tirer parti de sa richesse pétrolière. Un pays dépourvu de ressources naturelles, mais qui jouit de la paix, d’un système judiciaire équitable et d’un gouvernement libre a toutes chances d’être bien noté. A ce titre, il n’aura sans doute pas de mal à trouver suffisamment de capitaux bon marché pour financer un bon système éducatif et encourager une industrie high-tech florissante.

Croire à la liberté du marché, c’est être aussi naïf que croire au Père Noel. Il n’existe rien qui ressemble à un marché libre exempt de tout travers politique. La ressource économique qui compte le plus est la confiance en l’avenir et cette ressource est constamment menacée par les voleurs et les charlatans. Les marchés en eux-mêmes n’offrent aucune protection contre la fraude, le vol ou la violence. C’est au système politique qu’il appartient d’instaurer la confiance par des lois sanctionnant les tricheries, mais aussi de mettre en place des forces de police, des tribunaux et des prisons pour faire respecter la loi. Quand les lois font mal leur travail et sont incapables de réguler convenablement les marchés, la confiance se perd, le crédit s’amenuise et l’économie s’enfonce dans la crise.

Tel est bien le gros défaut du capitalisme de marché. Il ne saurait assurer que les profits sont acquis ou distribués de manière équitable. Bien au contraire, la soif de profit et de production empêche de voir tout ce qui pourrait s’opposer à elle. Quand la croissance devient un bien suprême, sans aucune considération éthique pour la freiner, elle risque fort de mener à la catastrophe, sans aucune considération pour les morts qu’elle entraine.

 

L’espèce humaine et l’économie mondiale peuvent poursuivre leur croissance, cela n’empêche pas que beaucoup vivent dans la faim et le besoin.

Le capitalisme a deux réponses à cette critique. Premièrement, il a créé un monde que personne ne peut diriger si ce n’est un capitaliste. Le capitalisme n’est pas forcément à notre goût, mais nous ne pouvons pas nous en passer. Deuxièmement, selon la promesse des capitalistes, le gâteau va augmenter et tout le monde aura une tranche plus épaisse.

 

La croissance économique moderne tient à notre confiance dans le futur et à l’empressement des capitalistes à réinvestir leurs profits dans la production. Mis cela ne suffit pas. La croissance économique nécessite aussi énergie et matières premières. Or, celles-ci ne sont pas infinies. Si elles s’épuisent, c’est tout le système qui s’effondrera.

Tous les éléments de preuve glanés dans le passé indiquent cependant qu’elles ne sont finies qu’en théorie. De manière contre-intuitive, alors que la consommation d’énergie et de matières premières a foisonné au cours des tout derniers siècles, les quantités exploitables ont bel et bien augmenté. Chaque fois qu’une pénurie a menacé de ralentir la croissance économique, les fonds ont afflué au profit de la recherche scientifique et technique. Invariablement ont été découvertes de nouvelles manières plus efficaces d’exploiter les ressources existantes, mais aussis des types d’énergie et de matériaux entièrement nouveaux.

 

La révolution industrielle se solda par un mélange sans précédent d’énergie abondante et bon marché avec des matières premières abondantes et bon marché.

La révolution industrielle fut avant toute chose la Seconde Révolution agricole.

Dans les deux cents dernières années, les méthodes de la production industrielle sont devenues le pilier de l’agriculture. Diverses machines, comme les tracteurs, se sont chargées de tâches jusque-là accomplies par la force musculaire, ou pas accomplies du tout. Champs et animaux sont devenus infiniment plus productifs grâce aux engrais artificiels, aux insecticides industriels ainsi qu’à tout un arsenal d’hormones et de médicaments. Réfrigérateurs, navires et avions ont permis de stocker les produits des mois durant, et de les transporter rapidement et à bon marché à l’autre bout du monde.

Même les plantes et les bêtes ont été mécanisées. Les animaux de ferme ont cessé d’être considérés comme des créatures vivantes capables de ressentir douleur et détresse, pour être traités plutôt comme des machines. De nos jours, ces animaux sont souvent produits en masse dans des installations qui ressemblent à des usines. Leurs corps sont façonnés en accord avec les besoins de l’industrie.

Sans l’industrialisation de l’agriculture, la révolution industrielle urbaine n’aurait jamais eu lieu : il aurait manqué de mains et de cerveaux dans les usines et les bureaux.

Pour la première fois dans l’histoire des hommes, l’offre a commencé à dépasser la demande. Ainsi est apparu un problème entièrement nouveau : qui va acheter toute cette camelote ?

Pour survivre, l’économie capitaliste moderne doit sans cesse augmenter la production, tel un requin qui doit nager sous peine de suffoquer. Mais produire ne suffit pas. Encore faut-il trouver des acheteurs, sans quoi industriels et investisseurs feront faillite. Pour empêcher cette catastrophe et s’assurer que les gens continueront d’acheter toutes les nouveautés que produit l’industrie, une nouvelle forme d’éthique est apparue : le consumérisme.

Dans le consumérisme, consommer toujours plus de biens et de services est une chose positive. Il encourage les gens à se régaler, à se gâter et même à se tuer à petit feu par surconsommation.

Les riches prennent grand soin de gérer leurs actifs et investissements alors que les moins nantis s’endettent pour acheter des voitures et des télévisions dont ils n’ont pas vraiment besoin. Le commandement suprême des riches est « investit ». Celui du commun des mortels est « achète ».

La plupart des gens n’ont aucun mal à se hisser à la hauteur de l’idéal capitalistico-consumériste. La nouvelle éthique promet le paradis à condition que les riches restent cupides et passent leur temps à se faire du fric, et que les masses lâchent la bride à leurs envies et à leurs passions, et achètent de plus en plus. C’est la première religion de l’histoire dont les adeptes font vraiment ce qu’on leur demande de faire.

 

La révolution industrielle a produit des douzaines de bouleversements majeurs dans la société humaine : l’urbanisation, la disparition de la paysannerie, l’essor du prolétariat industriel, l’octroi de droits à l’homme ordinaire, la démocratisation, la culture de la jeunesse et la désintégration du patriarcat.

Mais tous ces chambardements ne sont rien en comparaison de la révolution sociale la plus capitale qu’ait connue l’humanité : l’effondrement de la famille et de la communauté locale remplacés par l’Etat et le marché.

Les Etats et le marché ont repris la plupart des fonctions traditionnelles des familles et des communautés.

 

Etats et marchés se servirent de leur pouvoir croissant pour affaiblir les liens traditionnels de la famille et de la communauté.

L’Etat et le marché soumirent aux gens une offre qui, ne se refuse pas : « devenez des individus. Epousez qui vous désirez, sans demander la permission à vos parents. Prenez le travail qui vous convient, même si les anciens froncent des sourcils. Vivez comme vous l’entendez, même si vous n’allez pas chaque semaine au repas de famille. Vous n’êtes plus dépendants de votre famille ou de votre communauté. Nous, l’Etat et le marché, nous allons prendre soin de vous. Nous vous fournirons nourriture, hébergement, éducation, santé, aide sociale et emploi, mais aussi pensions, assurances et protection.

L’Etat et le marché sont la mère et le père de l’individu, et l’individu ne peut survivre que grace à eux.

Mais la libération de l’individu a un coût. Nous sommes nombreux à déplorer la perte des familles et communautés fortes, à nous sentir aliénés et menacés par le pouvoir de l’Etat et du marché impersonnels sur nos vies. Des Etats et des marchés composés d’individus aliénés peuvent s’immiscer dans la vie des citoyens plus aisément que les Etats et les marchés formés de familles et de communautés fortes.

 

Dans bien des cas, les marchés exploitent les individus, et les Etats emploient leurs armées, leurs forces de police et leurs bureaucraties pour persécuter les individus au lieu de les défendre.

De millions d’années d’évolution nous ont modelés pour vivre et penser en membres d’une communauté. Il aura suffi de deux siècles pour faire de nous des individus aliénés. Rien n’atteste mieux l’impressionnant pouvoir de la culture.

Aujourd’hui, le marché via les sites d’informations, de réseaux sociaux et de rencontre, façonne la manière de vivre des gens. Il ajuste leur préférence puis aide à les satisfaire.

De nos jours, marché et Etats satisfont l’essentiel des besoins matériels auxquelles pourvoyaient autrefois les communautés, mais ils doivent aussi veiller aux liens tribaux.

Marchés et Etats le font en encourageant des communautés imaginaires qui contiennent des millions d’inconnus.

La nation et la tribu des consommateurs sont les deux exemples les plus importants de ces communautés imaginaires. La nation est la communauté imaginaire de l’Etat ; la tribu des consommateurs, la communauté imaginaire du marché.

Le consumérisme et le nationalisme font des heures supplémentaires pour nous persuader que des millions d’inconnus appartiennent à la même communauté que nous, que nous avons tous un passé commun, des intérêts communs et un futur commun. Ce n’est pas un mensonge, c’est de l’imagination. Les nations et les tribus sont des réalités intersubjectives. Elles n’existent que dans notre imaginaire collectif, mais leur pouvoir est immense.

Au fil des dernières décennies, les communautés nationales ont été de plus en plus éclipsées par des foules de consommateurs qui ne se connaissent pas intimement, mais partagent les mêmes habitudes et intérêts de consommation et ont donc le sentiment de faire partie de la même tribu de consommateur – et se définissent comme tels.

Les végétariens et les écolos en sont des exemples. Ils se définissent avant tout par ce qu’ils consomment. C’est la clé de voûte de leur identité. Un végétarien allemand préférerait sans doute épouser une végétarienne française plutôt qu’une carnivore allemande.

 

Les nouvelles aptitudes et nouveaux comportements ou talents ne rendent pas nécessairement la vie meilleure. Quand les hommes ont appris à cultiver la terre au cours de la Révolution agricole, leur pouvoir collectif de façonner leur milieu s’est accru, mais le sort de nombreux individus est devenu plus rude. Les paysans ont dû travailler plus dure que les fourrageurs pour vivoter avec une alimentation moins variée et moins nourrissante tout en étant bien davantage exposés à la maladie et à l’exploitation. De même, l’essor des empires européens a considérablement accru la puissance collective de l’humanité en faisant circuler idées, technologies et cultures et en ouvrant de nouvelles voies au commerce. Mais tout cela n’était pas vraiment une bonne nouvelle pour des millions d’Africains, d’indigènes d’Amérique ou d’aborigènes d’Australie. Compte tenu de la propension notoire des hommes à abuser de leur pouvoir, il semble naïf de croire que plus de pouvoir implique nécessairement du bonheur.

Même si les toutes dernières décennies ont été un âge d’or sans précédent pour l’humanité, il est trop tôt pour savoir si cela représente un changement fondamental des cours de l’histoire ou éphémère tourbillon de bonne fortune. Quand on juge la modernité, il est trop tentant d’adopter le point de vue d’un Occidental de la classe moyenne au XXIe siècle.

Il n’est pas exclu que le court âge d’or du dernier demi-siècle ait semé les germes d’une catastrophe future. Durant les dernières décennies, nous avons perturbé l’équilibre écologique de notre planète d’une multitude de façons, avec des conséquences qui ont tout l’air d’être fâcheuses. De nombreux éléments laissent penser que nous détruisons les fondements de la prospérité humaine dans une ébauche de consommation téméraire.

Nous ne pouvons pas nous féliciter des réalisations sans précédent du Sapiens moderne que si nous faisons l’impasse sur le sort de tous les autres animaux. Une bonne partie de la richesse matérielle tant vantée qui nous préserve de la maladie et de la famine a été accumulée aux dépens des singes de laboratoires, des vaches laitières et des poulets de tapis roulants. Au cours des deux derniers siècles, des dizaines de milliards ont été soumis à un régime d’exploitation industrielle dont la cruauté est sans précédent dans les annales de la planète Terre. Quand nous évaluons le bonheur global, on a tort de compter le seul bonheur des classes supérieures, des Européens ou des hommes. Peut-être a-t-on tort de ne penser qu’au bonheur des êtres humains.

 

 

Si le bonheur ne dépendait que de conditions objectives, telles que la richesse, la santé et les relations sociales, il eût été relativement facile d’en étudier l’histoire. Qu’il dépende d’attentes subjectives achève de compliquer la tâche des historiens. Nous, modernes, avons à notre disposition tout un arsenal de tranquillisants et d’analgésiques, mais nos attentes en matière d’aises et de plaisir, et notre intolérance à toute forme de gêne ou d’inconfort, ont pris tant d’ampleur que nous pouvons bien souffrir de la douleur plus que n’en ont jamais souffert nos ancêtres.

Supposons que la science trouve des remèdes à toutes les maladies, des thérapies efficaces contre le vieillissement et des traitements régénérateurs qui gardent les gens indéfiniment jeunes. Il en résultera très probablement une épidémie de colère et d’anxiété. Ceux qui ne pourront s’offrir les nouveaux traitements miraculeux – l’immense majorité des gens – seront fous de rage. Tout au long de l’histoire, les pauvres et les opprimés se consolaient à l’idée que la mort, au moins, était équitable : les riches et les puissants mourront eux aussi. Les pauvres auront du mal à avaler qu’ils sont promis à la mort alors que les riches resteront à jamais jeunes et beaux.

L’infime minorité de ceux qui ont les moyens de s’offrir les nouveaux traitements ne sera pas euphorique non plus. Ils ne manqueront pas de raisons de s’inquiéter. Si les nouvelles thérapies peuvent prolonger la vie et la jeunesse, elles ne peuvent ressusciter les morts. Que c’est affreux de se dire que moi et ceux que j’aime nous sommes promis à la vie éternelle, à moins qu’un camion ne nous renverse ou qu’un terroriste ne nous réduise en charpie. Des gens a-mortels ont toute chance d’acquérir une forte aversion pour le risque, si infime soit-il, et la souffrance liée à la perte d’un conjoint, d’un enfant ou d’un ami proche sera insupportable.

 

Le monde déconcertant d’Huxley repose sur l’hypothèse biologique que bonheur égale plaisir. Etre heureux, ce n’est ni plus ni moins qu’expérimenter des sensations physiques plaisantes. Notre biochimie limitant le volume et la durée de ces sensations, il n’y a qu’un moyen de faire en sorte que les gens connaissent un niveau élevé de bonheur sur une longue période : c’est de manipuler leur système biochimique.

Certains chercheurs contestent toutefois cette définition du bonheur.

Le bonheur n’est pas l’excédent de moments plaisants sur les moments déplaisants. Le bonheur consiste plutôt à voir la vie dans sa totalité : une vie qui a du sens est qui en vaut la peine. Le bonheur a une composante cognitive et éthique importante. « Pitoyable esclave d’un bébé dictateur » ou « éducateur affectueux d’une vie nouvelle », ce sont nos valeurs qui font la différence.

Une vie qui a du sens peut être extrêmement satisfaisante même en pleine épreuve, alors qu’une vie dénuée de sens est un supplice, si confortable soit-elle.

Nos ancêtres du Moyen Age étaient-ils heureux parce qu’ils trouvaient un sens à la vie dans des illusions collectives sur l’au-delà ? OUI. Tant que personne ne ruina leurs chimères, pourquoi pas ? D’un point de vue scientifique, pour autant qu’on puisse le dire, la vie humaine n’a absolument aucun sens. Les hommes sont le résultat de processus évolutifs aveugles qui n’ont ni fin nu but. Nos actions ne relèvent pas d’un plan divin cosmique. Dès lors tout sens donné à la vie n’est qu’une illusion. Chercher un sens à sa vie dans l’au-delà n’était pas plus illusoire que de le trouver dans l’humanisme, le nationalisme ou le capitalisme à l’instar des modernes.

L’homme de science qui dit que sa vie a du sens parce qu’il augmente le savoir humain, le soldat qui déclare que sa vie a du sens parce qu’il se bat pour défendre sa patrie, et l’entrepreneur qui trouve du sens dans le lancement d’une nouvelle société ne s’illusionnent pas moins que leurs homologues du Moyen Age qui trouvaient du sens dans la lecture des Ecritures, les Croisades ou la construction d’une nouvelle cathédrale.

Il semble que la famille et la communauté aient plus d’impact que l’argent et la santé sur notre bonheur. Les gens qui ont des familles solides et qui vivent au sein de communautés serrés où l’entraide est de règle sont sensiblement plus heureux que les gens dont les familles sont dysfonctionnelles et n’ont jamais cherché (ou trouvé) de communauté. Le mariage est particulièrement important. Des études répétées ont constaté l’existence d’une relation très étroite entre couples bien assortis et bien-être subjectif élevé, et entre mariages ratés et misère. Cela est vérifié indépendamment des conditions économiques et même physiques. Un invalide impécunieux entouré d’une épouse aimante, d’une famille dévouée et d’une communauté chaleureuse peut fort bien se sentir mieux qu’un milliardaire aliéné, sous réserve que la pauvreté de l’invalide ne soit pas trop sévère, et qu’il ne souffre pas d’une maladie dégénérative ou douloureuse.

Dès lors, on ne saurait exclure la possibilité que l’immense amélioration des conditions matérielles au cours des deux derniers siècles ait été annulée par l’effondrement de la famille et de la communauté.

Les habitants du monde développé comptent sur l’Etat et le marché pour presque tout ce dont ils ont besoin : vivres, toit, éducation, santé, securité. Il est donc devenu impossible de survivre sans famille élargie et sans amis véritables. Une personne habitant un grand immeuble est entourée de milliers de gens où qu’elle aille, mais elle pourrait bien ne jamais mettre les pieds chez ses voisins et ne pas savoir grand-chose de ses collègues de travail. Ses amis aussi pourraient bien être de simples camarades de bistrot. De nos jours, les amitiés se réduisent souvent à parler et à s’amuser ensemble. On retrouve un ami au pub, on lui passe un coup de fil, on lui envoie un e-mail, et l’on peut vider ainsi sa colère après ce qui s’est passé au bureau ou partager nos points de vue sur le tout dernier scandale politique. Mais comment connaître réellement une personne sur la seule base des conversations ?

A la différence des camarades de bistrot, les amis de l’Age de pierre avaient besoin les uns des autres pour survivre. Les êtres humains vivaient en communautés très soudées, et les amis étaient des gens avec qui on partait chasser le mammouth. On survivait ensemble à de longs périples et à des hivers rigoureux. Si l’un tombait malade, on prenait soin de lui et, en cas de pénurie, on partageait ses derniers morceaux de nourriture. Ces amis se connaissaient plus intimement que bien des couples de nos jours. Combien de maris peuvent dire comment leur femme se conduira s’ils sont chargés par un mammouth enragé ? Le remplacement de ces réseaux tribaux précaires par la sécurité des économies et des Etats-nourrices modernes présente d’immenses avantages. Mais la qualité et la profondeur des relations intimes en ont probablement souffert.

 

 

Dans le domaine de la bioéthique, on préfère se poser ces questions : qu’est-il interdit de faire ? est-il acceptable de faire des expériences génétiques sur des êtres humains vivants ? sur des fœtus avortés ? des cellules souches ? Est-il éthique de cloner des moutons ? et des chimpanzés ? Et qu’en est-il des humains ? Ce sont toutes des questions importantes, mais il est naïf d’imaginer que nous pourrions simplement donner un coup de frein et arrêter les grands projets scientifiques qui promeuvent l’Homo sapiens au point d’en faire un être d’une espèce différente. Car ces projets sont inextricablement mêlés à la quête de l’immortalité : le Projet Gilgamesh.

Demandez donc aux chercheurs pourquoi ils étudient le génome, essaient de relier un cerveau à un ordinateur ou de créer un esprit à l’intérieur d’un ordinateur. Neuf fois sur dix, vous recevez la même réponse standard : nous le faisons pour guérir des maladies et sauver des vies humaines. Alors même que créer un esprit dans un ordinateur a des implications autrement plus spectaculaires que soigner des maladies psychiatriques, telle est la justification classique que l’on nous donne, parce que personne ne peut y redire quoi que ce soit. Il sert à justifier tout ce que fait la science.

La seule chose que nous puissions faire, c’est influencer la direction que nous prenons.

 

L’Homme est aujourd’hui en passe de devenir un dieu, sur le point d’acquérir non seulement une jeunesse éternelle, mais aussi les capacités divines de destruction et de création.

Malgré les choses étonnantes dont les hommes sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs et paraissons plus que jamais insatisfaits.

Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop que faire de ce pouvoir.

Les humains semblent plus irresponsables que jamais. Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n’avons de comptes à rendre à personne. Ainsi, faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l’écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction. Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu’ils veulent ?

 

 

Au-delà de ses beaux argumentaires de vente, la Silicon Valley n’a rien de très plaisant. C’est un monde habité par un réseau de “capital-risqueurs” entretenant d’étroites relations entre eux et qui ont rarement à subir les conséquences de leur cupidité. Leur comportement a des effets très concrets dans le monde réel, effets qui ont permis à des sociétés comme Uber de créer une nouvelle catégorie de travailleurs à la tâche sous-payés, à WeWork de jeter de l’argent par les fenêtres, à Airbnb de faire exploser les loyers de certains quartiers résidentiels et à une multitude d’autres sociétés de privatiser une part croissante de nos vies.

Cet univers repose sur un château de cartes de “business angels”, de capital-risqueurs et de sociétés comme SoftBank qui utilisent leur argent pour gonfler artificiellement la valeur de ces entreprises jusqu’à des niveaux absurdes dans le but de rafler la mise avant que l’édifice ne s’effondre.

Avec WeWork, SoftBank était sur le point de réussir son pari – jusqu’à ce que les investisseurs potentiels se rendent compte, à l’occasion du projet d’introduction en Bourse de l’entreprise, que celle-ci ne valait absolument pas le chiffre exorbitant annoncé par SoftBank.

Le modèle de SoftBank dépend lui-même largement de la dette. Le conglomérat est un maniaque du financement par emprunt : pour réaliser des investissements, il négocie des crédits adossés aux parts qu’il possède dans d’autres sociétés.

 

Briser le monopole des Gafam et inciter les start-uppeurs à créer des entreprises avec du sens.

Le problème de la Silicon Valley est qu'elle ne donne plus de pouvoir aux gens, elle les déresponsabilise.

La tech a fait du mal au système de santé, à la démocratie, à la vie privée et à l'innovation. Ce système ne profite qu'à quatre entreprises :  Google , Facebook ,  Microsoft et Amazon. Et il en revient désormais aux gouvernements de se dresser contre eux.

Ces quatre groupes contrôlent l'accès au public. Par exemple, pour concurrencer Facebook, il faudrait créer un moyen de rendre accessible et gratuit les 100.000 premiers utilisateurs.

L'autre problème est leur modèle économique, qui est basé sur une surveillance de masse. Ces entreprises tentent de transformer une expérience humaine en données, pour les mouliner avec du « machine learning », et ensuite créer un avatar virtuel de chaque personne, qu'ils utilisent ensuite pour créer des prévisions comportementales, vendues aux personnes du marketing.

La donnée est une extension de vous-même, que vous ne devriez pas pouvoir marchander au-delà du service pour lequel vous avez souscrit.

Protéger les identités, combattre les systèmes de surveillance sont des thèmes où l'on peut créer beaucoup de valeur. Si les entrepreneurs traitent leurs clients comme leurs amis plutôt qu'à travers un jeu de données, ils gagneront.

L'idée même que le monde soit dirigé par des data-scientists et des ingénieurs en intelligence artificielle n'est pas saine. Il n'y a aucune garantie qu'ils soient suffisamment sages pour aborder les problèmes auxquels nous faisons face.

 

 

Les grandes banques centrales ont choisi  le financement de l’économie réelle en baissant leurs taux d’intérêt à zéro, pour rechercher le plein-emploi. Ce choix rend la concurrence mondiale encore plus dure entre les pays. Si la production et les couts ne sont pas en adéquation avec la concurrence mondiale, l’industrie du pays se fera détruire par la concurrence.

 

Prévisionnel

L’époque sera marquée par l’impermanence des choses, des évènements et des personnes : rapidité des transports, volatilité des investissements, changement rapide des repères et des modes, diminution des durées de contrat de travail, dégradation du statut des travailleurs, dans un marché de plus en plus global.

Le temps des hommes sera de plus en plus utilisé à des activités marchandes qui remplaceront des services, gratuits, volontaires ou forcés.

L’agriculture deviendra de plus en plus industrielle ; elle enverra des centaines de millions de travailleurs vers les villes. L’industrie mondiale sera de plus en plus globale, les frontières de plus en plus ouvertes aux capitaux et aux marchandises ; les usines migreront de plus en plus facilement là où le coût global du travail sera le plus bas, c’est-à-dire vers l’Asie de l’est, puis vers l’Inde.

Sur chaque marché local, les entreprises n’assureront plus que les études de marché nécessaires à la commercialisation de leurs produits ainsi que des services après-vente.

La vie des innovations s’accélérera : le cycle allant de la création à la production et à la commercialisation des produits diminuera.

La durée de vie des marques sera, elle aussi, de plus en plus brève : seules les mieux installées et les plus mondialisées résisteront à cette noria du neuf.

Les actionnaires des grandes sociétés seront eux-mêmes de plus en plus volatils, capricieux, déloyaux, indifférents aux exigences à long terme des entreprises dans lesquelles ils investissent, soucieux seulement des avantages immédiats qu’ils peuvent en tirer.

Les banquiers exigeront que les entreprises fournissent des comptes à intervalles de plus en plus rapprochés. Les dirigeants seront de plus en plus jugés sur des critères de court terme et ne resteront en poste qu’aussi longtemps qu’ils répondent à ce qu’attend un marché versatile.

La compétition entre travailleurs, dans l’entreprise et dans la recherche d’un emploi, sera de plus en plus sévère. Le savoir deviendra, plus encore qu’aujourd’hui , un actif majeur, toujours remis en cause par les innovations. La formation initiale restera essentielle ; chacun devra sans cesse se former pour rester employable.

La réduction durable de la natalité et l’amélioration continue de l’espérance de vie conduiront à travailler moins longtemps dans l’année, mais plus longtemps dans la vie.

L’industrie du mieux-être et du bien-être deviendra une industrie majeure.

Les consommateurs joueront un rôle croissant dans la conception des objets, de plus en plus sur mesure, en flux tendu.

Les consommateurs resteront les maîtres et leurs intérêts passeront avant ceux des travailleurs.

Plus de la moitié des travailleurs changeront de résidence tous les cinq ans, et plus souvent encore d’employeur.

Les urbains vivront de plus en plus loin des centres. De nouveaux métiers apparaîtront pour organiser la logistique de ce nomadisme.

Les conditions de vie urbaine seront de plus en plus solitaire, dans des appartements de plus en plus exigus, avec des partenaires sexuels et affectifs de plus en plus éphémères : la peur d’être lié, la fuite devant l’attachement.

L’apologie de l’individu, du corps, de l’autonomie, de l’individualisme, feront de l’ego, du soi, les valeurs absolues.

L’ubiquité nomade et les communautés virtuelles créeront de nouvelles occasions de rencontres, marchandes ou non.

La résidence secondaire, héritage des générations antérieurs, deviendra l’habitat principal, le seul point fixe des urbains.

Le tourisme deviendra quête de silence et de solitude ; se multiplieront les lieux religieux ou laïques, de méditation, d’isolement, de retraite et de non-agir.

Les transports occuperont un temps croissant ; ils deviendront des lieux de vie, de rencontre, de travail, d’achat, de distraction. Le temps qu’on y passera sera décompté comme temps de travail, de même que se généralisera le travail de nuit et du dimanche.

Le voyage deviendra une part majeure de la formation universitaire et professionnelle ; il faudra démontrer sans cesse des qualités de voyageur pour rester employable.

S’inventera un nouveau droit de propriété, donnant accès, dans chaque lieu de résidence, à un logement d’une qualité et d’une taille déterminées, détaché d’un lieu concret. Plus généralement, on passera de l’achat à l’accès. En particulier, la dématérialisation des informations rendra plus facile de passer de la propriété des données à l’usage, permettant l’accès à la culture, à l’éducation et à l’information. Le contrôle de la propriété intellectuelle sera aussi de plus en plus difficile à assurer.

Dans tous les secteurs de consommation, des produits à très bas prix seront mis en circulation. Ils permettront de faire entrer les plus modestes de tout pays dans l’économie de marché, et aux classes moyennes de consacrer une part décroissante de leur revenu à l’achat de produits alimentaires, d’ordinateurs, de voitures, de vêtements, d’équipements ménagers.

L’essentiel du revenu des classes moyennes et supérieures sera utilisé pour l’achat de services : éducation, santé, sécurité.

Les échanges commerciaux, numériques et financiers, échapperont de plus en plus aux Etats, ainsi privés d’une part significative de leurs recettes fiscales.

Les administrations publiques seront bouleversées par l’usage des nouveaux moyens de communication, en particulier d’internet, qui permettront de faire fonctionner les services publics à moindres coûts et sur mesure.

Pour gérer ce temps marchand, deux industries domineront : l’assurance et la distraction.

Pour se protéger des risques, la réponse rationnelle de tout acteur du marché sera de s’assurer, c’est-à-dire de se protéger des aléas du futur. Les compagnies d’assurance deviendront les premières industries de la planète par leur chiffre d’affaires et par les profits qu’elles réaliseront. Pour les plus modestes, la microassurance sera un instrument essentiel de la réduction de l’insécurité.

Pour fuir la précarité, chacun voudra se divertir, c’est-à-dire se distancier, se protéger du présent. Les industries de la distraction (tourisme, cinema, télévision, musique, sports, spectacles vivants, jeux et espaces coopératifs) deviendront les premières industries de la planète par le temps qu’occupera la consommation de leurs produits et de leurs services. Les médias auront une emprise croissante sur la démocratie et sur les choix des citoyens.

Toutes les entreprises, toutes les nations s’organiseront autour de ces deux exigences : protéger et distraire. Se protéger et se distraire des peurs du monde.

 

La production d’objets marchands prendra de moins en moins de temps ; on en passera aussi de moins en moins à travailler, à cuisiner, à nettoyer, à manger.

Au contraire, les produits mis sur le marché seront eux, de plus en plus chronophages. Les entreprises essayent de marchandiser le temps pour que les personnes prennent beaucoup de temps à consommer.

Augmentera d’abord le temps de transport, avec la croissance de la taille des villes. Il deviendra une sorte de temps esclave où l’on pourra continuer à consommer et à travailler. On consacrera d’ailleurs de plus en plus de temps, au cours du transport, à communiquer, à intégrer des informations, à voir des films, à jouer, à assister à des spectacles.

Certains découvriront que la liberté elle-même – objectif majeur de l’homme depuis les débuts de l’Ordre marchand – n’est en fait que l’illusoire manifestation d’un caprice à l’intérieur de la prison du temps.

 

Par l’augmentation des richesses, de la précarité et l’aggravation des inégalités, le système capitalisme contient ses propres germes de destruction.

Le système contrôle par l’instauration du conformisme et domine par le plaisir jusqu’à ce que les personnes aiment leur servitude : peur du risque et abandon dans la jouissance.

 

L’idéologie du marché domine le monde : objets nomades, culture métissée, mode de vie précaire, valeurs individualistes et idéal narcissique.

Par nature, le marché ainsi que les désirs sont conquérants. Le marché n’accepte pas de limites, de partage de territoires, de trêves. Il ne signera pas de traité de paix avec les Etats. Il refusera de leur laisser des compétences. Il s’étendra bientôt à tous les services publics et videra les gouvernements de leurs ultimes prérogatives, y compris celles de la souveraineté.

Même si, pour un temps, des nations, des agences de régulation et des organisations internationales vont tenter de contenir et de limiter les marchés, les puissances industrielles, financières, technologiques, qu’elles soient légales ou illégales, refuseront d’accepter tout équilibre, bouleverseront sans cesse les frontières et concurrenceront tous les services publics les uns après les autres, même les services d’éducation, de santé, ceux liés à l’exercice de la souveraineté, aujourd’hui remplis pour l’essentiels par des agents publics : médecins, professeurs, puis juges et soldats deviendront des salariés du secteur privé.

Les services devenus de plus en plus couteux, en temps et en argent, du fait du vieillissement de la planète, de l’urbanisation massive, de l’insécurité croissante, des enjeux écologiques et de la nécessité de se former en permanence, seront remplacés par des objets produits en série.

 

La rentabilité des industries reviendra lorsque des objets de surveillance, remplaceront les nombreuses fonctions de l’Etat. Les services d’éducation, de santé, de souveraineté seront progressivement remplacés par des machines produites en série ; ce qui ouvrira, une nouvelle fois, de nouveaux marchés aux entreprises et augmentera la productivité de l’économie.

Comme il s’agira là de toucher à des services essentiels, à l’ordre social, constitutifs même des Etats et des peuples, cela modifiera radicalement les relations à l’imaginaire individuel et collectif, à l’identité, à la vie, à la souveraineté, au savoir, au pouvoir, à la nation, à la culture, à la géopolitique.

Les objets de surveillance répondront aux impératifs financiers de l’Ordre marchand, toujours à l’affut de nouveaux moyens de réduire le temps nécessaire à la production d’objets existants, d’augmenter la capacité des réseaux, de réduire les dépenses collectives, de valoriser l’usage du temps, de transformer les désirs et des besoins en richesse marchande.

 

Des compagnies privées de sécurité, de police, de renseignement concurrenceront les polices nationales dans la surveillance des mouvements et des données, pour le compte de compagnies d’assurances et d’entreprises, qui voudront tout savoir de leurs employés, de leurs clients, de leurs fournisseurs, de leurs concurrents, de leurs risques ; et qui voudront protéger leurs actifs, matériels, financiers, intellectuels, contre diverses menaces. Ce transfert vers le privé réduira peu à peu les dépenses publiques et aidera à économiser les ressources rares. L’ubiquité nomade ouvre à l’hypersurveillance quand celui qi est connecté laisse trace de son passage.

Des services privés géreront ensuite les droits sociaux et les services administratifs. On pourra recevoir un document administratif ou une allocation plus rapidement en payant plus cher.

L’Etat s’est déchargé, en beaucoup de lieux, d’innombrables décisions, confiées à des hautes autorités indépendantes qui le dégagent de toute responsabilité.

Autrement dit, en échange d’une baisse d’impôt qui avantagera surtout les plus riches, les services publics deviendront payants, ce qui pénalisera les plus pauvres.

Les usagers, personnes privées ou entreprises, deviendront des consommateurs tenus de payer directement leurs services, soit sous forme d’achat direct aux prestataires, soit sous forme de primes versées à des compagnies d’assurances – privées ou publiques – substituts aux impôts qui diminueront massivement.

Ces compagnies d’assurances exigeront non seulement que leurs clients paient leurs rimes pour s’assurer, mais elles vérifieront aussi qu’ils se conforment à des normes pour minimiser les risques qu’elles auront à couvrir. Elles en viendront progressivement à dicter des normes : quoi manger ? quoi savoir ? comment conduire ? comment se conduire ? comment se protéger ? comment consommer ? comment produire ?

Elles pénaliseront les fumeurs, les buveurs, les obèses, les inemployables, les mal protégés, les agressifs, les imprudents, les maladroits, les distraits, les gaspilleurs. L’ignorance, l’exposition aux risques, les gaspillages, la vulnérabilité seront considérés comme des maladies. Les autres entreprises devront elles aussi obéir à des normes afin de réduire les risques de catastrophes industrielles, d’accidents du travail ou d’agressions externes voire de gaspillages de ressources réelles.

La montée des risques liés au vieillissement, à la croissance urbaine, aux catastrophes provoquées par les dérèglements écologiques, aux attentats augmentera peu à peu la part de ces primes d’assurances dans le revenu national, en même temps que baissera la part des prélèvements obligatoires.

Les entreprises devront à la fois respecter les normes que leur imposeront les compagnies d’assurances et imposer à leur collaborateurs – dont ils paieront une partie des cotisations – de respecter d’autres normes : surveiller sa santé, son savoir, sa vigilance, ses propriétés, économiser les ressources rares, se soigner, se former, se protéger, être en forme, deviendront des comportements socialement nécessaires.

Chacun devra accepter d’être surveillé.

Surveillance : maître mot des temps à venir.

Les technologies permettront de tout savoir des origines des produits et du mouvement des hommes, ce qui aura aussi, dans un avenir plus lointain, des applications militaires essentielles. Des capteurs et des caméras miniatures placés dans tous les lieux publics, puis privés, dans les bureaux et les lieux de repos, et finalement sur les objets nomades eux-mêmes, surveilleront les allées et venues ; le téléphone permet déjà de communiquer et d’être repéré ; des techniques biométriques permettront la surveillance des voyageurs, des travailleurs, des consommateurs. D’innombrables machines d’analyse permettront de surveiller la santé d’un corps, d’un esprit ou d’un produit.

Toutes les données qu’il contiendra, y compris les images de la vie quotidienne de chacun, seront stockées et vendues à des entreprises spécialisées et à des polices publiques et privées. Les données individuelles de santé et de compétences seront tenues à jour par des bases de données privées qui permettront d’organiser des tests prédictifs en vue de traitements préventifs.

 

La surveillance deviendra nomade et autonome. Chacun renouvellera avec passion ces instruments : la peur de la dégradation physique et de l’ignorance, la familiarité croissante avec les objets nomades, la méfiance grandissante envers les corporations médicale et enseignante, la foi dans l’infaillibilité technologique ouvriront d’énormes marchés à ces diverses gammes d’appareils. Les compagnies d’assurances y pousseront, soucieuses d’ajuster en permanence leurs primes à l’évaluation des risques encourus par chacun de leurs clients. Elles exigeront donc de leurs clients qu’ils fassent la preuve qu’ils utilisent des autosurveilleurs.

Ces technologies interviendront au moment où les dépenses mutualisées seront de plus en plus importantes. Pays par pays, secteur par secteur, elles réduiront progressivement le rôle de l’Etat et des institutions de prévoyance publiques. Le revenu national de chaque pays diminuera massivement.

La croissances des marchés dans le monde agira dans le même sens que ces technologies et contribuera à affaiblir massivement les Etats. D’abord les grandes entreprises, appuyées sur des milliers de sociétés spécialisées, influeront sur les médias – par un chantage à la publicité – afin d’orienter le choix des citoyens. Puis elles affaibliront les Etats.

Quand les riches minorités se rendront compte qu’elles ont davantage intérêt à ce qu’un domaine soit soumis au marché plutôt qu’au vote, elles feront tout pour que ce domaine soit privatisé.

Le marché, par nature planétaire, transgressera les lois de la démocratie, par nature locale. Les plus riches des membres de la classe créative considéreront leur séjour dans tout pays comme un contrat individuel excluant toute loyauté et toute solidarité avec leurs compatriotes ; ils s’expatrieront s’ils estiment ne pas en avoir pour leur argent.

De même quand des entreprises estimeront que la fiscalité et le droit qui leur sont applicables ne sont pas les meilleurs qu’elles puissent espérer, elles déplaceront leurs centres de décision hors de leur pays d’origine.

 

 

Les Etats se feront concurrence par une baisse massive des impôts sur le capital et sur la classe créative, ce qui les privera progressivement de l’essentiel de leurs ressources ; exsangues et poussés aussi par l’apparition des autosurveilleurs, les Etats abandonneront au marché le soin de proposer la plupart des services relevant de l’éducation, de la santé, de la sécurité et même de la souveraineté. D’abord en délocalisant les services publics dans les pays à bas cout de main d’œuvre, puis en les privatisant. Alors les impôts baisseront, les revenus minima et les statuts protégeant les plus faibles seront balayés ; la précarité se généralisera.

Faute d’Etat, les entreprises favoriseront ainsi de plus en plus les consommateurs contre les travailleurs dont les revenus diminueront. Les technologies de l’autosurveillance organiseront et accéléreront ce processus en favorisant le consommateur contre l’usager du service public, le profit contre le salaire, en donnant toujours plus de pouvoir aux compagnies d’assurances et de distraction aux producteurs d’autosurveilleurs.

Le contrat l’emporter de plus en plus sur la loi ; les mercenaires sur les armées et la police ; les arbitres sur les juges.

Le mouvement social n’aura plus la force de s’opposer à la marchandisation du monde. Des gouvernements médiocres, appuyés sur de rares fonctionnaires et des parlementaires discrédités manipulés par des groupes de pression, continueront à donner un spectacle de moins en moins fréquenté, de moins en moins pris au sérieux.

Les nations ne seront plus que des oasis en compétition pour attirer les caravanes de passages ; leur train de vie sera limité par les rares ressources qu’apporteront ceux des nomades qui accepteront d’y faire halte assez longtemps pour y produire, y commercer, s’y distraire. Les pays ne seront plus habitués durablement que par les sédentaires : ennemis du risque, trop fragile, trop jeune, trop vieux et par les plus faibles.

Seuls se développeront les Etats qui auront su s’attirer la loyauté de leurs citoyens en favorisant leur créativité, leur intégration et leur mobilité sociale. On assistera ainsi au retour des cités Etats qui dominèrent les débuts de l’ordre marchand.

 

 

Tout temps passé à autre chose que consommer – ou accumuler des objets à consommer de manière différée – sera considéré comme perdu ; on en viendra à dissoudre les sièges sociaux, les usines, les ateliers pour que les gens puissent consommer depuis chez eux tout en travaillant, en jouant, en s’informant, en apprenant, en se surveillant ; l’âge de la retraite disparaitra, les transports deviendront des lieux de commerce ; les hopitaux et les écoles laisseront la place, pour l’essentiel, à des lieux de vente et à des services après-vente d’autosurveilleurs et d’autoréparateurs.

Plus l’homme sera seul, plus il consommera, plus il se surveillera et se distraira afin de meubler sa solitude. Une liberté individuelle sans cesse augmentée – du moins en apparence – par les autosurveilleurs conduira de plus en plus chacun à se considérer comme responsable de sa seule sphère personnelle, professionnelle et privée, à n’obéir en apparence qu’à son propre caprice et en fait aux normes fixant les exigences de sa propre vie.

En situation d’ubiquité nomade, l’homme de demain percevra le monde comme une totalité à son service, dans la limite des normes imposées par les assurances à son comportement individuel ; il ne verra l’autre que comme un outil de son propre bonheur, un moyen de se procurer du plaisir ou de l’argent.

 

Le travail sera de plus en plus contraint par les exigences de la rentabilité, du juste-à-temps, du sur mesure, sera de plus en plus stressant, flexible et précaire.

Les entreprises joueront dans les marchés qui les accueillent aussi longtemps qu’elles auront des clients. Elles se disperseront après avoir monté un produit. Les micro-entreprises construiront l’esseniel de ces entreprises. Beaucoup seront des multinationales minuscules, composés de quelques associés localisés en tout lieu de la planète. Le travail créatif sera, comme toujours la principale source de richesse.

Les autres entreprises, beaucoup plus rares, seront durablement organisées selon le modèle des studios de cinema, c’est-à-dire autour d’un nom, d’une histoire, d’un projet. Elles rassembleront des employés interimaires, sans cesse remplacées par d’autres. Elles créeront des produits là où se trouve les marchés. Le public sera attiré par la renommée de la personne, et viendra consommer leurs produits sans les connaitre à l’avance.

Certaines de ces entreprises iront jusqu’à créer leur propre monnaie, afin de fidéliser leurs fournisseurs et leurs clients. Ils le feront sous forme de points offerts ou monnaie en cadeau à leurs partenaires ; puis ils organiseront la transférabilité de ces points ou monnaies hors de leurs propres circuits. Personne, pas même me gouvernement des Etats-Unis, ne pourra s’y opposer.

Si des compagnies d’assurance parviennent à contrôler les principales entreprises et à imposer leurs normes aux Etats, si des mercenaires privés remplacent les armées, si des monnaies d’entreprises se substituent aux principales devises, alors le marché aura triomphé.

 

Certaines entreprises pirates verront leur activité s’élargir. Certaines exerceront des activités licites sans respecter toutes les lois (en particulier fiscales). D’autres exerceront des activités criminelles (trafics de drogue, d’armes, d’êtres humains, jeux illicites, trafic d’influence, blanchiment d’argent, copies de produits de marque) et utiliseront la violence. Leur chiffre d’affaires dépassera même un jour celui de l’économie licite. Elles blanchiront leur argent, qui reviendra en partie sur le marché légal, qu’elles perturberont de plus en plus. Elles s’interpénétreront même avec des entreprises de l’économie de marché qu’elles financeront et établiront avec elles des entreprises conjointes. Pour triompher, elles se doteront de tous les attributs des Etats en voie de déshérence : réseaux de communication, instruments de collecte de ressources, armements. Elles contrôleront les moyens d’information et en feront un instrument de propagande et de mensonge à leur service, par la peur et la corruption. Elles se doteront de système de microfinance, nourris par l’argent sale, pour séduire et financer les plus déshérités. Elles seront à l’initiative de conflits mondiaux.

 

Les maitres du marché économique seront les vedettes des entreprises : détenteurs du capital des entreprises et d’un actif nomade, stratèges financiers ou d’entreprises, patrons des compagnies d’assurances et de loisirs, architectes de logiciels, créateurs, juristes, financiers, auteurs, designers, artistes, matriceurs d’objets nomades.

Ils seront quelques dizaines de millions, femmes autant qu’hommes, pour beaucoup employés d’eux-mêmes, vaquant d’entreprises en entreprise, impitoyable compétiteurs, ni employés ni employeurs mais occupant parfois plusieurs emplois à la fois, gérant leur vie comme un portefeuille d’actions.

Par le jeu d’une compétition très sélective, ils constitueront une nouvelle classe, une hyperclasse, qui dirigera le marché et le monde.

 

A la fois hypocondriaques, paranoïdes et megalomanes, narcissiques et égocentriques, les hypernomades chercheront à avoir accès aux autosurveilleurs les plus récents et aux drogues électroniques et chimiques délivrés par des autoréparateurs. Ils voudront vivre plus vieux que les autres ; ils expérimenteront des techniques qui leur permettront d’espérer doubler leur temps de vie. Ils sacrifieront à toutes les recettes de la méditation, de la relaxation et de l’apprentissage de l’amour de soi.

Pour eux, l’apprentissage sera une nécessité vitale ; la curiosité, une exigence absolue ; la manipulation, une pratique courante. Spécifiques seront les canons esthétiques, leurs distractions, leur culture. Leur besoin de modeler et d’inventer les conduira à faire disparaitre pour eux-mêmes les frontières entre travailler, consommer, créer, se distancer.

Ils inventeront le meilleur et le pire d’une société planétaire volatile, insouciante, égoïste et précaire. Arbitres des élégances, maîtres des richesses et des médias, ils ne se reconnaîtront aucune allégeance, ni nationale, ni politique, ni culturelle.

 

La victoire du marché sur la démocratie créera un marché sans Etat. Or, tous les théoriciens reconnaissent qu’un tel marché suscite l’apparition de cartels, sous-utilise les forces productives, pousse à la spéculation financière, favorise le chômage, gaspille les ressources naturelles, libère l’économie criminelle, donne le pouvoir aux pirates. Les Etats ne seront plus que les relais des entreprises dans l’opinion. Nul ne sera plus capable d’assurer l’égalité de traitement des citoyens, l’impartialité des élections, la liberté de l’information.

Le marché lui-même ne pourra se satisfaire d’une telle situation : il a toujours eu besoin, partout où il s’est installé, d’un Etat fort pour exister ; à l’échelle mondiale, il aura besoin que soient respectées quelques règles, pour que les mauvais joueurs ne faussent pas la concurrence, pour que la loi des armes ne vienne pas se substituer à celle de l’échange, pour que les consommateurs restent solvables et pour que la violence soit socialement maîtrisée.

Les institutions de gouvernance mondiale seront des institutions autoproclamées, pour le plus grand bénéfice de leurs maîtres, d’abord américain, puis hypernomades et industriels. Leur doctrine – l’apologie de la compétition – constituera une représentation idéalisée du marché.

 

Le marché mondial sera un monde de déséquilibres extrêmes et de grandes contradictions. Il échouera et s’effondrera, pris dans ses propres filets. Tandis que la transparence rendra plus visibles et moins tolérables les inégalités, les cycles économiques, politiques, militaires y seront d’une amplitude de plus en plus grande. Sous prétexte d’aider les hommes à sortir de la rareté, le marché devra en créer de nouvelles ; les entreprises industrielles prendront de moins en moins de risques tout en exigeant, sous la pression des assureurs, une rentabilité maximale ; les salariés réclameront en vain que leur part du revenu ne décroisse pas ; les consommateurs, électeur de surcroit, revendiqueront des baisses de prix. La priorité croissante accordée au court terme, à l’immédiat, au précaire, à la déloyauté, rendra de plus en plus difficile de financer toute recherche et de collecter l’impot. Les assureurs seront incapables de couvrir tous les risques. La distraction et l’information ne sauront plus divertir du vacarme des tragédies. La croissance, qui permet aujord’hui à chacun d’espérer, ne pourra plus servir d’alibi. L’hypersurveillance bridera la liberté et tarira la source de l’innovation.

 

Se nouera une coalition de critique regroupant tous ceux qui n’attendent plus rien ou qui sont frustrés de ne pas en recevoir les bénéfices. La plupart n’auront rien à proposer à la place.

Leur critique portera d’abord sur le rôle envahissant des Etats-Unis d’Aérique qui monopolisent l’essentiel des richesses du monde, en gaspillent les ressources, en dérèglent le climat, asservissent les peuples, prétendent les régenter à leur guise, violent beaucoup des règles de la démocratie qu’ils prétendent vouloir dicter aux autres.

Ensuite, la critique portera sur les marchés ; elle sera d’autant plus facile que les faits établiront de plus en plus clairement qu’ils ne suppriment ni la pauvreté, ni la chomage, ni l’exploitation ; qu’ils concentrent tous les pouvoirs entre quelques mains, précarisant des majorités de plus en plus nombreuses ; qu’ils détournent des exigences du long terme ; qu’ils concourent à dérégler le climat ; qu’ils créent des raretés et inventent de nouvelles gratuités pour en tirer profit ensuite ; que l’espérance et la qualité de vie ne sont pas du tout les mêmes d’un endroit à l’autre du monde ; qu’ils deviendront avec l’hypersurveillance et l’autosurveillance, une des formes les plus pernicieuses et les plus absolues de la dictature. Enfin, on reprochera aux marchés de libérer la violence en orientant tous les désirs vers la convoitise d’objets marchands, y compris celle des armes.

Il sera alors facile de dénoncer aussi la démocratie comme une illusion, où les plus riches concentrent entre leurs mains les pouvoirs d’informer, de distraire, de savoir, de surveiller, de soigner, d’enseigner, d’orienter, de décider, d’accumuler. Ces nouveaux idéologues expliqueront que la démocratie parlementaire est, comme le marché, un leurre, l’instrument des forces armées et des grandes entreprises ; qu’elle produit des inégalités, détruit la nature, sape les valeurs morales. Ils avanceront même qu’elle n’est qu’un prétexte commode, invoqué par les Américains pour conserver leur pouvoir sans perdre leur âme, tout en fermant les yeux sur le développement de l’économie-pirate là où elle leur est utile.

Le marché sera accusé, à juste titre, d’être pour beaucoup, et par sa nature même, une source de misères, d’injustices, de précarité, de désordres, de gaspillages, de bouleversements écologiques, d’immoralisme, de destruction des identités, de violations des règles religieuses, d’oppression. Beaucoup dénonceront aussi, tout ensemble, marché et démocratie, comme des machines à fabriquer de la déloyauté, à annihiler toutes formes de morale et d’organisation sociale, à détruire la liberté qu’elles prétendent promouvoir. Ils se plaindront de devoir aller vivre là où le marché a besoin de leur travail, d’avoir à quitter les lieux où plongent leurs racines, de ne pas disposer des moyens financiers de la liberté promise, de ne plus influer sur le monde par leur vote, d’être dominés, surveillés, autosurveillés, autoproduits, d’être tenus d’obéir à des normes fixées par les exigences du profit.

D’autres dénonceront le principe même d’une liberté individuelle qui conduit à n’être plus loyal qu’envers soi-même, à ne plus se sentir lié par une parole ou un contrat, mettant sans cesse aux enchères ses obédiences, ses sentiments, ses valeurs, sa foi, le sort des siens, toujours prêt à abandonner, et s’attendant à tout moment à l’être, sans que soient jamais pris en considération les besoins des générations à venir. L’apologie de la dictature redeviendra un sujet de conversation respectable.

Beaucoup enfin, profiteront de l’affaiblissement progressif des Etats pour laisser s’épanouir leurs pulsions de violence, hors de toute contrainte : la première des libertés sera celle de tuer, gratuitement, sans but ni stratégie.

Les villes, où se retrouveront toutes les formes d’aliénation, toutes les preuves que la démocratie de marché, n’est pour l’immense majorité des humains, qu’une gigantesque escroquerie morale, deviendront les principaux lieux de la révolte. On y trouvera de plus en plus de criminels en série, on y assistera à une infinité de meurtres.

A la différence des révolutionnaires communistes qui avaient le projet de bâtir une autre société en lieu et place du capitalisme, ces nouveaux contestataires ne proposeront, pour la plupart, aucun système de substitution.

 

Toute guerre ne peut se gagner que si les peuples qui la mènent la jugent juste et nécessaire et si est maintenue la loyauté des citoyens et la croyance en ses valeurs.

Les principales armes de l’avenir seront les instruments de propagande, de communication et d’intimidation.

 

Tout annonce une transformation progressive de l’homme en objet, une amplification es injustices, de la précarité, de la violence ; tout indique même que nous entrons dans une sombre avant-guerre : les nations les plus sophistiquées réagissent à la barbarie par la barbarie, à la peur par l’égoïsme, à la terreur par les represailles.

Notre mode de vie ne peut plus perdurer : le bouleversement du climat, l’écart croissant entre les plus riches et les plus pauvres, l’augmentation de l’obésité et de l’usage des drogues, l’emprise de la violence dans la vie quotidienne, les actes terroristes, la bunkerisation des riches, la médiocrité du spectacle, la dictature des assurances, l’envahissement du temps par les marchandises, le manque d’eau et de pétrole, la montée de la délinquance urbaine, les crises financières de plus en plus rapprochés, les vagues d’immigration, les technologies les plus meurtrières et sélectives, les guerres les plus folles, la misère morale des plus riches, le vertige de l’autosurveillance et du clonage. Les désastres seront les meilleurs avocats du changement.

 

 

Fil d'actualité sur la Chine - Scoop-it:

 

http://www.scoop.it/t/herbovie

 

Comprendre la Chine

La Chine, c'est une histoire millénaire, une philosophie bouddhiste, une politique communiste, une morale confucéenne, un peuple patriotique, une volonté expansionniste, une conception taoïste et un gouvernement de princes rouges.

En Chine, appuyer sur la "forme" de la présentation pour donner de la face à son interlocuteur.

La génération de Mao s'est pliée à tous les vents contraires et a souffert de difficultés et d'humiliations: invasions, pillages, traités inégaux, divisions internes, l'opposition entre courants, les luttes, les pénuries d'eau, la famine. Au XXème siècle, la Chine qui représente 1/4 de la population mondiale était transparente. Tout se déroulait sans eux, nulle part.

La génération de Mao est née avec le Parti communiste, a suivi ses pas et mourra avec Mao. Le Parti Communiste représente leur vie.

Le partie communiste s'appuie sur le culte de la personnalité et veut imposer la culture du socialisme. Il est en position de force et ne souhaite pas faire de compromis.

La révolution culturelle chinoise a enseigné à la génération maoïste que les personnes doivent se  comporter comme un loup pour survivre, remplaçant les valeurs anciennes par la croyance que le gagnant rafle tout : si vous battez quelqu'un, vous êtes un héros, et si vous êtes riche, vous êtes dans le vrai.

Le peuple chinois aspire à l'ordre, à la stabilité et au développement. Deng Xiaoping a dit: "Le développement est notre première nécessité". Les chinois sont fières de leur développement même s'il n'est pas parfait. Ce développement ne vient pas d'une conquête armée plus ou moins légitime, ni de l'exploitation d'un riche sous-sol, ni d'un capital hérité; il vient de la sueur, du dur labeur et du sacrifice.

Les Chinois sont généralement attachés aux plaisirs de la vie terrestre et n’ont pas le sens du péché, et donc pas de sentiment de culpabilité judéo-chrétien.

 

Les intonations du langage chinois permettent de traduire des émotions.

La Chine est un pays qui marche avec des codes et qui fonctionne en clan. Tout le monde surveille tout le monde.

La question des droits de l'Homme est laissée à la génération suivante, celle qui n'a pas connu les tourments auxquels les générations précédentes ont été soumises.

Un cadre du parti doit toujours adapter son action en fonction de son entourage. Il doit avoir des réactions conformes à celles de ses supérieurs et de ses collègues. Il ne doit pas s'aventurer à jouer les francs-tireurs.

Le modèle politique chinois est le système politique de Singapour. Les objectifs de la Chine sont: réunification du pays, revanche sur l'occident et le Japon. La Chine moderne est devenu arrogante.

La Chine ferme son marché intérieur aux entreprises étrangères. Les entreprises privées chinoises contiennent un fort capital public. Les provinces marchent avec l'argent de l'état central, mais les provinces sont réticentes à appliquer les décisions de l'Etat central.

La société chinoise est en voie rapide d'américanisation. La chine dépassera peut être un jour les Etats-Unis en termes de puissance et de PIB, mais ce succès aura un prix élevé.

 

Les chinois utilisent l'art de l'évitement, du contournement et de l'obliquité: laisser entendre, éviter de dire, lire entre les lignes. Leur préoccupation est l'efficacité des négociations qui durent jusqu'au dernier instant. L'art de défense consiste à éviter la force de front de l'adversaire et la retourner contre l'initiateur. S'adapter dans un monde complexe en mouvement en se mélangeant. La pensée chinoise est la pensée du mouvement.

Tout phénomène présente deux états: un état de repos relatif, au cours duquel les changements sont quantitatifs, et un état de changement au cours duquel il devient qualitatif.

La conception de l'excellence est liée à la spécialisation en Occident et à l'adaptabilité en Chine. Il faut savoir utiliser ce que l'on donne pour augmenter la connaissance réciproque. Il existe des moments privilégiés pour agir, qui déterminent à eux seuls le succès.

La société chinoise est très hiérarchique. La structure de base de la société est la famille. Le chinois établit une distinction très nette entre les membres de son entourage et ceux qui n'en font pas partie, entre son intérieur et son extérieur. Le bien individuel provient du bien de l'ensemble du groupe, c'est en oeuvrant pour celui-ci qu'on pourra atteindre celui-là. Les chinois sont très sensibles aux regards que portent les étrangers sur eux.

Il ne faut pas faire la leçon à un Chinois, ce qui est ressenti comme une agression et peut lui faire perdre la face. Seul quelqu’un qui a passé des années à négocier avec des Chinois et qui sait comment gagner leur respect et leur confiance peut conseiller la posture à adopter et les paroles à prononcer.

Un chinois n’existe pas en dehors de sa communauté, de son clan.

 

Le gouvernement chinois possède un taux important de corruption. La logique chinoise actuelle est le tout matériel et le tout économique. Cette logique n'est pas compatible avec la démocratie et la protection des droits sociaux. La plupart des chinois sont passifs et moraux. Le peuple chinois doit faire avancer la Chine par le pacifisme et la rationalité.

Aujourd'hui, le Grand Jeu se joue principalement entre les Etats-Unis et la Chine, avec la Russie comme appoint. Il ne s'agit plus de coloniser les territoires, ni des richesses minières mais de zones d'influence et de pétrole. Chacun des protagonistes sait qu'une guerre aurait des effets absolument dévastateurs sur le prix de l'or noir, donc sur l'économie des pays développés. Or, la Chine où l'agitation sociale ne cesse pas, n'a aucun intérêt à une dépression mondiale qui l'appauvrirait.

"L'effort de la modernisation de la Chine lancé par Deng Xiaoping repose sur deux stratégies: 1/ développer la recherche interne et l'innovation, 2/ une autre voie consiste à s'appuyer sur les technologies étrangères en procédant à de la co-innovation (résultant d'efforts de recherche en commun entre chercheurs chinois et étrangers), voire de la réinnovation (améliorer les technologies importées de l'étranger), ce qui permet de gagner du temps, puisqu'on part de plus haut." - Jean-Paul Yacine

Le gouvernement chinois courtise les gros conglomérats familiaux. C'est une ploutocratie qui éradique la concurrence.

Les valeurs chinoises les plus importantes sont: la continuité, l'harmonie, l'honneur de la famille, ne pas perdre la face. Le coeur est le centre de la pensée. Ne pas placer la personne dans une situation gênante.

Même dans la défaite, les chinois ont besoin de garder la face. Il faut donc aménager une porte de sortie pour que la victoire ne soit pas écrasante et qu'il n'y ait pas d'amertume.

Les Chinois, experts des « interconnexions » entre les hommes, les situations, les péripéties ou leurs vicissitudes et leur environnement, rien ne peut être isolé de son contexte.

 

Le système du commerce en Chine est basé sur le droit et les coutumes chinoises. L’étranger reconnaît et respecte les Chinois en leur offrant des objets, de la nourriture, des techniques et des compétences humaines. En échange, les Chinois offrent en retour des cadeaux, des techniques, des compétences humaines, du matériel et payent le trajet des étrangers qui sont venus. C’est un système qui n’est pas basé sur l’exploitation.

L’important pour un Chinois est d’être important et d’avoir de la valeur. L’étranger qui commerce avec un Chinois ne doit donc pas le mettre dans une situation qui montrerait aux autres ses faiblesses et qui l’embarrasserait. L’étranger doit plutôt le mettre en avant, le complimenter, montrer sa valeur.

 

Les Chinois sont fascinés par les chiffres, la numérologie, et les classements de toutes sortes. Seuls les chiffres peuvent aider à faire le tri, identifier, mesurer, même sa chance.

En Chine, l’Etat contrôle tout et les autorités assimilent les entreprises étrangères à leurs Etats d’origine. La présence de l’ambassadeur symbolise le soutien officiel de la France. Il faut être accompagné d’une personne importante en Chine pour donner de la face. La hiérarchie et les statuts sont scrupuleusement respectés en Chine.

Les chinois aiment les métaphores, les aphorismes et croient à la magie des nombres.

La mentalité chinoise privilégie la souplesse, la légèreté, la fluidité, la distance des ses émotions et leur contrôle.

La mentalité russe et occidentale privilégie les mouvements larges, le romantisme, l’imagination puissante, du sentiment et de la générosité.

Dans un régime totalitaire le suicide est la pire des fautes, un acte de rébellion qui dit : non, je ne suis pas heureuse dans votre système, il me fait tant de mal que je préfère mourir.

Hong Kong et Singapour sont les centres des routes des Chines (Chine et Taiwan).

 

La Chine a une structuration communiste mais n’a pas adhéré aux valeurs communistes, comme elle le prétend. Elle est surtout nationaliste et a fondé la cohésion de sa société sur le rejet de l’étranger.

Sur le plan politique, le régime autoritaire, centralisé, s’incarne dans l’Etat-parti. La distinction entre les fonctions du gouvernement et celles du parti au niveau central est relativement claire. Xi Jinping cumule les fonctions de secrétaire général du Parti et de président de la République. Ce dernier titre est utilisé en cas de visite à l’étranger.

Les membres du gouvernement sont moins puissants que ceux du Parti. Certains parmi les ministres, en termes protocolaires et d’influence, prennent rang après des conseillers que l’on ne rencontre jamais. Ce système de double commande apparente où les responsables du parti se superposent aux membres du gouvernement est répliqué aux échelons locaux, où le secrétaire du Parti de la province ou de la ville a préséance sur les gouvernements ou les maires. Dans les universités, les hôpitaux, les usines, les musées, l’homme du parti héritage du commissaire politique en Union soviétique, assiste discrètement ou même parfois silencieusement aux rencontres avec les directeurs de ces différentes institutions.

Comble des oxymores, la Chine est dirigée par un Parti Communiste à la tête d’une entreprise capitaliste, dont le secrétaire général du Parti est en quelque sorte le P-DG. La Chine a défini sans état d’âme son régime comme une économie socialiste de marché.

Le parti communiste chinois est avant tout un parti de type léniniste, ce qui renvoie essentiellement à une méthode de conquête et de maintien au pouvoir et non pas à une idéologie, souvent fluctuante au demeurant et qui n’est plus de toute façon marxiste-léniniste. Il s’agit d’un parti unique, autoritaire.

 

Le collectif s’entend en Chine par la famille et le clan qui peut inclure les amis ou même des invités. Toutes les délégations venues dans ce pays constatent l’extrême gentillesse des Chinois, prêts à se plier en quatre pour aider ou faire plaisir. Ce qui fait en revanche défaut en Chine est le sens civique dans l’espace public.

 

Malgré l’attrait des jeunes Chinois pour la culture populaire américaine, le souhait est fort de préserver une langue et une culture qui ont survécu à tous les envahisseurs et à l’ouverture de la Chine. Plus encore qu’un état-nation, la Chine est un état civilisation. C’est l’écriture et la pensée qui ont fait l’unité et la pérennité de cet immense pays. Si la Chine a survécu aux vicissitudes et aux invasions étrangères, c’est grâce à l’écriture et au taoïsme. C’est au nom de cette force culturelle que les membres de la diaspora chinoise, même ceux qui critiquent le régime en place, considèrent qu’ils appartiennent toujours au monde chinois.

Phrase extraite des entretiens de Confucius : « A quinze ans, je résolus d’apprendre. A trente ans, je m’affermis dans la Voie. A cinquante ans, je connais les décrets du ciel. A soixante ans, j’avais un discernement parfait. A soixante-dix ans, j’agissais en toute liberté, sans pour autant ne transgresser aucune règle. »

 

Les 3 Sagesses Chinoises : le Bouddhisme, c'est la méditation, c'est la capacité de réfléchir. Le Taoïsme, c'est le Chi, l'Energie Vitale, le dynamisme. Le Confucianisme, c'est être en harmonie avec les autres, respecter les autres, respecter la Loi, être honnête.

Le monde est composé de 5 éléments: l'eau, le feu, le bois, le métal, la Terre. Chacun des éléments est relié à un point cardinal: l'eau au Nord, le feu au Sud, le Bois à l'Est, le Métal à l'ouest et la terre au Centre. Aucun des éléments n'est supérieur aux autres et chacun d'eux à son tour prédomine. Le corps et l'âme ne font qu'un, ils ne peuvent pas être dissociés.

Le yang, les valeurs masculines, est complémentaire du ying, valeurs féminines. Ils sont en harmonie lorsqu'ils sont en équilibre et forment un tout. Il y a du ying dans le yang et du yang dans le ying. Le taoisme: parvenir à une coexistence harmonieuse dans un univers changeant et imprévisible.

Les anciens chinois ont développé une conception unitaire et organique de l’univers vivant où tout se relie et se tient. Importance accordée au ressenti subjectif dans la culture chinoise. La relation d’un asiatique au monde est fondée sur des relations d’échanges et de recherche de l’équilibre. La réalité est d’abord vécue avant d’être pensée. Pour les chinois, il est vain de chercher à comprendre le monde. Aucun langage ne pouvant nous expliquer la vraie réalité qui demeure au delà de l’expérience.

La définition d’une personne se décline à travers : sa relation a ses Ressources (ce ou ceux qui le soutiennent), sa relation avec ses Semblables (ses amis, les gens qui l’aident), sa relation a ses Productions (ses créations, ses enfants), sa relation a ses Finances, sa richesse, sa relation avec le Pouvoir social, le sien ou celui des autres sur lui.

 

Economie de la Chine

Internet et l’intelligence artificielle sont les secteurs d’avenir.

La croissance très importante viennent des liens étroits entre le gouvernement et le monde des affaires, prévoyant notamment un système de crédit dirigé vers des secteurs stratégiques, des restrictions sur les importations, le financement de certaines industries et une politique d’endettement massif. Le gouvernement a favorisé l’importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation.

Les Chinois restent très pragmatiques et s'intéressent avant tout à leur argent.

Les Chinois recherchent des pays avec des ressources naturelles stratégiques et qui représentent un marché important. La Chine cherche aussi des pays où elle peut investir en infrastructures. L’énergie l’intéresse toujours et les terres arables aussi. Les entreprises chinoises ont mauvaise réputation sur un point-clé : leur respect de l’environnement naturel est faible.

 

La ville la plus dynamique de Chine continentale est Hangzhou.

La Chine a ses propres règles du jeu.

Ce qui compte en la Chine est combien d’argent vous avez et combien de personnes – tant parmi le peuple qu’au pouvoir – vous connaissez.

Dans les sociétés imprégnées de culture chinoise règne la hiérarchie de l’argent, du réseau et du pouvoir. L’homme riche se croie supérieur et méprise les autres.

 

La majorité du marché mobile – la pièce maîtresse de l’économie technologique de la Chine – est contrôlée par trois entreprises, chacun avec une capitalisation boursière énorme : Baidu est à 74 milliards de dollars par an, Alibaba est  à 206 milliards de dollars et Tencent est à 183 milliards de dollars. Ces trois entreprises ont l’argent et les connaissances pour rester à la tête du jeu formant « une Grande Muraille » qui ne laisse pas entrer de concurrence.

Chaque département d’une grosse entreprise chinoise est configuré comme une entreprise séparée. Ils ont chacun leur propre PDG et leurs propres ressources. Leur but est de prendre le contrôle du monde. S’ils sont en route vers ce but, ils obtiennent plus de ressources. Leur but est de détruire toute la concurrence, y compris les start-up sur leur chemin.

Les départements arrivent même à se détruire mutuellement.

 

La seule façon d’entreprendre est d’avoir une sorte « de guide spirituel » qui connaît le terrain de jeu et peut trouver une bonne occasion.

L’environnement commercial est impitoyable, c'est la guerre des prix.

 

Les Chinois n’estime pas les mathématiciens, donc il est très difficile de trouver des personnes qui sont douées en algorithmes. Cela semble ironique, mais le Chinois en Chine n’est pas très bon en maths. Les bons mathématiciens en Chine se sont enfuis à l’Ouest parce qu’ils sont payés beaucoup plus là-bas.

Les entreprises chinoises sont inondées dans des données, mais ils n’ont aucune idée de leur utilisation. Les experts technologiques et les start-ups spécialisées dans la collecte de données ont une occasion de construire des applications et des services.

 

La Chine allie une surveillance high-tech de la population et un parti politique unique.

La Chine a une économie qui dépend totalement de l’ouverture sur le monde. Elle fait jouer les divisions et tente de faire des alliances bilatérales. Mais en réalité elle fait peu de cas de ses partenaires.

Elle a pris l’habitude d’imposer ses positions par la force et l’intimidation, tirant partie de son image de superpuissance économique, mais aussi de la passivité et de la trop grande prudence de ses partenaires.

L’internationalisation des entreprises chinoises ne serait pas possible sans l’aval des autorités de Pékin qui verrouillent encore largement le système financier. Les fusions et acquisitions ne sont qu’un aspect d’une stratégie globale qui se déploie également dans les domaines culturel ou militaire et qui vise à imposer la Chine comme une superpuissance.

 

Dans quelques années, la Chine sera la plus forte économie du monde. Pour atteindre cet objectif, elle agit souvent sans scrupule. Le protectionnisme s’est encore accru au cours des dernières années.

Pas plus tard que fin mai, la Chambre de commerce européenne à Pékin, a une fois de plus, déploré que les entreprises étrangères s’estiment de plus en plus souvent injustement traitées par rapport aux entreprises chinoises. Et cette tendance devrait encore se poursuivre.

Avec son programme “Made in China 2025”, Pékin compte abreuver de milliards de subventions ses gigantesques entreprises d’État. Les sociétés étrangères n’auront aucune chance face à une telle supériorité financière.

Les responsables politiques chinois parlent volontiers de la situation gagnant-gagnant qu’établirait une coopération étroite entre Européens et Chinois. Il y a beaucoup de vrai là-dedans, mais les Européens doivent veiller à ce que cette situation ne tourne pas à l’avantage exclusif de l’une des parties, selon la devise : gagnant-gagnant, c’est quand la Chine gagne deux fois.

 

Les chinois sont les propriétaires des usines et des ports à travers le monde qui vendent leurs produits. Ils investissent, vendent et sont les gagnants de la mondialisation.

Il faut bien comprendre que la Chine a réussi à faire croître de façon gigantesque sa classe moyenne qui compte aujourd’hui 200 à 300 millions d’individus alors qu’en Inde c’est déjà 100 millions.

 

Contre toutes les idées reçues, la prospérité et le succès économique et financier exceptionnel de Hong Kong sont le résultat non pas de l’administration britannique – les autorités coloniales ayant juste, conformément à la tradition, offert un cadre juridique et laissé faire – mais du dynamisme des grands entrepreneurs shanghaiens qui avaient émigré en 1949. Hong Kong, « le port parfumé », n’était alors qu’un petit port de pêche. Il est devenu la première place financière du monde.

Le destin de Hong Kong est au cœur de l’équilibre géopolitique, non seulement de l’Extrême-Orient, mais du monde.

 

Trente ans de rattrapage, d’une croissance effrénée, d’obsession des records, d’industrialisation et d’urbanisation non contrôlées ont un prix en termes de destruction de l’environnement, d’accidents industriels, de creusement des inégalités sociales et régionales, d’augmentation de la corruption. Tous ces problèmes qui génèrent le mécontentement des citoyens pour qui l’ascenseur social n’est plus garanti interviennent dans un contexte de ralentissement économique inévitable et doivent être réglés concomitamment. La Chine est désormais confrontée au revers de la médaille. La métaphore de Xi Jinping sur l’entrée de la Chine en eaux profondes prend tout son sens.

Tous les indicateurs convergent : la Chine n'échappera pas à un ajustement conjoncturel brutal. Le pays ne peut pas faire l'impasse sur une restructuration financière et industrielle car les taux d'endettement atteignent des sommets et les surcapacités sectorielles restent importantes, bien qu'en baisse.

 

Pollution

Carte des pollutions en Chine faite par Herbovie

https://www.google.com/maps/d/edit?mid=1JUZ41wJdXrUPkU2CI21wlnsa4HA&ll=49.25860017516234%2C121.33782812499999&z=4

La relation entre la Chine et la France

La relation entre la France et la chine est particulièrement émotionnelle et parfois moins pragmatique, car les deux peuples sont des romantiques.

Français et Chinois ont la même conviction d'être le sel de la terre. Ils sont tournés vers eux-mêmes. Les deux nations partagent la même quête fastidieuse de l'unité, de l'Etat centralisateur, des élites formatées au service d'une certaine idée de leur place dans l'Histoire et de leur rôle dans le monde comme source de civilisation.

Points communs entre les deux sociétés: attirance culturelle mutuelle entre deux civilisations universalistes et anti-américanisme prononcé.

 

La Chine se rapproche de la France pour différentes raisons:

- Augmenter les échanges économiques avec l'Europe,

- Avoir de bons rapports avec les politiques,

- Faire contrepoids aux USA,

- Créer une alliance lors des votes de l'ONU,

- Donner une légitimité plus forte au parti communiste,

- Admire le passé révolutionnaire

- La France est le cœur de l’Europe,

- Admire la culture et la sophistication,

- Donner l'illusion d'une vraie démocratie en faisant croire à un rapprochement des droits de l'homme,

- Faire du soft-power en multipliant les évènements culturels et de communication,

- La plus grande communauté chinoise en Europe,

- pays fondateur de l'Union Européenne,

- Augmenter l'exploitation des ressources de l'Afrique.

Les domaines que la France exporte en Chine sont les suivants : l’aéronautique, le nucléaire civil, la santé, le développement durable urbain, le numérique et l’agroalimentaire.

 

La Chine et la France ont un passé commun. Il existe un mot en chinois, yuan fen, qui n’a pas d’équivalent en français. Il renvoie à la prédestination et traduit une concordance, un lien particulier et indéfini venu d’on ne sait où. Ce mot qualifie parfaitement les liens entre la France et la Chine.

La France n’est pas tout à fait un pays comme les autres pour la Chine et inversement. Il s’agit de la rencontre de deux cultures prestigieuses, certes multimillénaires pour la Chine mais, bien que se comptant seulement à l’échelle des siècles, la culture française, d’une grande richesse, a influencé la marche du monde par son histoire, ses idées, sa littérature. La révolution française, la Commune de Paris mais aussi Napoléon, temps fort qui appartiennent à l’histoire universelle, ont eu des résonances particulièrement fortes en Chine et à ce titre y sont enseignées dans les écoles secondaires. Lorsque la Chine a nécessité d’une ouverture du pays et d’une modernisation à l’occidentale après l’échec de la révolte des Boxers à l’issue des 55 jours de Pékin en 1900, c’est vers la France qu’elle s’est tournée. De manière significative, la revue Xin Qingnian (« la nouvelle jeunesse ») qui voit le jour à Shanghai en 1915 porte un sous-titre français : la jeunesse. Dès le début des années 1920, le mouvement des études en France a conduit des centaines de jeunes « étudiants-ouvriers » ou émanant de la bourgeoisie vers notre pays. Cet épisode fondateur est raconté dans une série télévisée qui a rencontré un grand succès en Chine, nos années françaises. C’est ce que le président Xi Jinping est venu célébrer à l’Institut franco-chinois de Lyon lors de sa visite d’Etat en mars 2014 : la filiation des membres du parti communiste chinois, l’hommage aux pères fondateurs Zhou Enlai et Deng Xiaoping qui ont étudié, travaillé ou été formés en France. Mao était le seul à n’avoir pas quitté le pays – certains ont dit plus tard que cela expliquait ses erreurs, son idéologie autarcique caractérisée par son mot d’ordre « compter sur ses propres  forces », qui ont conduit à des aberrations meurtrières et longtemps coupé le pays du reste du monde.

Le point fort de la France, sa particularité, c’est sa capacité d’intervention stratégique et l’intégrité de sa souveraineté dans l’ombre des États-Unis. C’est dans le monde occidental le grand pays européen qui a le plus de capacité à réaliser un renouvellement politique et stratégique.

 

Né dans l’illusion d’une relation privilégiée facilitée par la reconnaissance officielle de la Chine par Charles de Gaulle, 15 ans avant les États-Unis, le tête-à-tête franco-chinois a d’abord très vite été pollué par le malentendu maoïste et la question des droits de l’homme. Celle-ci fut exacerbée par la reprise en main à la mitrailleuse, le 4 juin 1989, du mouvement des jeunes étudiants rassemblés sur la place Tian An Men pour honorer la mémoire de Hu Yaobang, dénoncer la corruption et réclamer des réformes politiques.

René Viénet le rappelait récemment dans sa recension du livre fleuve de l’Ambassadeur Claude Martin « Quatre ans après, la reconnaissance, les étudiants chinois de Paris manifestaient contre de Gaulle en le traitant - sur ordres des zélotes madame-maoïstes de l’ambassade - de « tête-de-chien » ; et six années plus tard Mao ZeDong, recevant à sa table le ministre André Bettencourt (qui levait son verre « au rôle de la France en Asie »), lui asséna : « Dien Bien Phu a été une victoire chinoise avec des mortiers chinois servi par des soldats chinois. Depuis ce jour, la France n’a plus aucun rôle à jouer en Asie ».

Disant cela qui n’était pas faux, quoique brutal et peu diplomatique, Mao s’est bien gardé de rappeler le rôle catastrophique que son prosélytisme idéologique, rival de celui de Moscou, avait joué dans l’appui apporté aux assassins Khmers Rouges au Cambodge.

Asséné deux années après le début de la révolution culturelle, ce rappel glacé de nos très profonds différends idéologiques et historiques n’a pas cessé de planer comme une ombre sur la relation franco-chinoise. La force de la méfiance installée par la brutalité maoïste fut encore aggravée par les différends politiques à propos de Tian An Men et les ventes à Taïwan, à la fin des années 80 des Mirages 2000 – 5 et des frégates Lafayette. Rétablie en apparence en 1994, la relation a, depuis ces époques exploratoires de défrichage initial, changé de nature.

Rattrapés par le pragmatisme et le prosaïsme des intérêts commerciaux, ayant en partie remplacé le rêve et l’enthousiasme, les échanges franco-chinois, encore épisodiquement marqués par la nostalgie de la « relation » privilégiée, sont aujourd’hui placés sous l’effet de plusieurs tensions contradictoires.

La première est ancienne et s’inscrit dans la relation globale des Occidentaux face à la Chine, marquée par le constant balancement entre la crainte de la « menace chinoise », héritière du « péril jaune » et la « sublimation » à la suite des « Lumières » de « l’exceptionnalité » chinoise, considérée comme « un ailleurs toujours meilleur ».

Son corollaire moderne est la tentation, dans le sillage de la propagande de Pékin, de considérer la Chine comme un modèle de la gouvernance globale, alors qu’elle reste tout de même un des derniers systèmes politiques purement « léninistes », affichant par ses « caractéristiques chinoises » son opposition culturelle et nationaliste au droit international.

Les tensions baignant la relation bilatérale sont plus prosaïques. La première crée un malaise puisqu’elle est articulée à la contradiction entre le désir affiché d’embarquer Pékin dans le combat pour l’ouverture commerciale, quand les principaux reproches faits à la Chine en Europe et aux États-Unis sont précisément qu’elle ne respecte pas les règles du marché.

Né d’une somme d’arrières pensées et des hypocrisies, dont on voit bien qu’elles prennent racine dans le souhait de ménager Pékin pour ne pas se fermer l’accès au marché chinois, l’embarras est le fond de tableau de la plupart des relations officielles de la Chine avec l’Occident.

Sans surprise, les principales réticences pointaient du doigt les risques de captation de technologies et de viol des règles de la propriété intellectuelle, alors que la Chine est engagée dans une intense stratégie de sinisation des technologies sensibles dans le cadre de son projet Made in China 2025.

Enfin, la dernière contradiction sensible au sein même de l’appareil politique français, est celle opposant d’une part, l’élan de coopération technologique et, d’autre part, la crainte des industriels échaudés par les risques de captations de technologies sensibles.

Sans surprise, les principales réticences pointaient du doigt les risques de captation de technologies et de viol des règles de la propriété intellectuelle, alors que la Chine est engagée dans une intense stratégie de sinisation des technologies sensibles dans le cadre de son projet Made in China 2025.

Entre un tiers et la moitié de notre déficit commercial est réalisé avec la Chine. On pourrait imaginer que la bonne solution serait de limiter notre commerce. Au contraire, notre objectif est de le rééquilibrer en profitant de cet incroyable marché qu’est aujourd’hui la Chine et avec lequel nous devons commercer et être plus forts.

 

Les Chinois n’ont plus peur et foncent vers l’Ouest en ouvrant les nouvelles routes de la soie. Aux Européens de monter des remparts à la hâte. L’arme d’aujourd’hui est la finance. La protection sera donc légale.

Les Chinois parlent beaucoup de Lyon pour l'idée d'en faire le hub français s'agissant des routes de la soie.

L’affrontement entre l’Inde et la Chine se fera en partie en Asie du Sud EST. Les pays limitrophes avec une jeunesse dynamique vont être la cible de ces deux superpuissances.

 

La France

La France fonctionne comme l’empire romain. Comprendre le système de l’empire romain c’est comprendre le système français.

Les présidents français sont comme des empereurs romains. Ils viennent tous du corps de l’ENA et s’entourent d’une garde prétorienne.

L’Eglise catholique a repris à son compte l’héritage de l’empire romain. Les compagnons perpétuent la tradition de construction des romains.

Être reconnue comme l'héritière de Rome, de son Etat, de sa langue, de sa manière unique d'assimiler les étrangers - à la fois hautaine et égalitaire - et même de sa façon d'imposer la paix en Europe.

 

La France jouit d’un optimisme qu’elle n’a pas connu depuis les 30 glorieuses. Emmanuel Macron est pour le tout libéralisme. Les principales mesures pratiques qui pourraient être adoptées par le nouveau gouvernement peuvent être d'une part la suppression des aides de l'Etat aux grands groupes industriels et d'autre part l'adoption d'aménagement fiscaux très favorables à l'artisanat et au statut d'auto-entrepreneur : la philosophie d'une «start-up nation ».

Les perspectives de croissance de la France à moyen terme demeurent beaucoup plus faibles qu’avant la crise financière.
L’inertie des réformes, cumulée à la faible productivité et l’anémie des salaires, risque de compromettre les progrès dans l’élévation du niveau de vie.

 

Ce qui est fondamental, c'est l'idée d'entrer dans une ère postnationale et donc postdémocratique, après une confrontation plus ou moins violente avec les mouvements identitaires. La victoire du nouveau gouvernement signe l'avènement d'un individualisme intégral. Il pense que le caractère indépassable de l'économie de marché est désormais admis. Les Contrats Social, du Peuple et même de la République son dépassés.

Le président voit dans la construction européenne le moyen de dissoudre l'Etat-nation et de ressusciter l'Empire romain. La véritable ambition du président, c'est de devenir à terme le premier président élu de l'Europe.

 

Macron a une conception du pouvoir d’un hyperprésident : il se voit en monarche. Il a tous les pouvoirs, est à la tête de l’armée et des services secrets. Il a prévu de remettre en place les chasses présidentielles. Il a une cinquantaine de conseiller alors que ses ministres n’en ont qu’une dizaine. Ses ministres sont là pour appliquer, pas pour réfléchir.

Macron veut une culture européenne forte.

La stratégie de Macron est de tout faire porter au niveau individuel, de culpabiliser les personnes.  Nous assistons à une confrontation entre le transfert des les responsabilisations vers l’individu, contre le transfert de la responsabilité sur le collectif et le système.

Macron est dans une politique de l’offre avec un budget très libéral et en même temps il endette beaucoup la France : aide aux entreprises et baisse de cotisation. Il fait tout pour l’économie de marché.

 

Il veut se rendre incontournable sur la scène international et souhaite prendre la place qu’occupe l’Angleterre jusqu’à présent: lien privilégié avec les Etats-Unis, chef de groupe de l’Union Européenne avec l’Allemagne, intermédiaire et négociateur dans les conflits. Il veut faire de Paris le point d’entrée des investissements dans l’Europe à la place de Londres. Il est en compétition avec l’Angleterre, pas l’Allemagne, bien qu’il joue des faiblesses de Merkel sur le plan international. Le brexit lui a ouvert une voie royale. 

Le président français Macron veut créer une fédération européenne. Il veut créer une alliance forte avec l'Allemagne et ringardiser la Pologne et la Hongrie. Il a envie que la France surpasse l'Angleterre. Il souhaite investir au Moyen-Orient via le Liban, en Afrique via le Maroc et le Sénégal, en Asie via la Chine et l'Inde.

 

Pour former ce nouveau gouvernement, sur fond de crise, le chef de l'Etat et son Premier ministre n'ont pas eu à consulter les chefs de partis: ils n'existent plus. Atomisés. Les deux têtes de l'exécutif ont donc composé, dans le plus grand secret, un gouvernement de gens " compétents ": des fidèles, des experts, des spécialistes.

Cette architecture correspond également au rêve secret de la haute administration: gouverner sans entraves avec une équipe homogène, disciplinée, qualifiée, efficace. En finir avec la mollesse des dirigeants de partis, leur incompétence, leur démagogie, leurs tergiversations, leurs approximations. Alors que j'enquêtais sur les dérives du régime présidentiel pour mon livre " Poison présidentiel ", un haut fonctionnaire très respecté, inspecteur des Finances, ancien secrétaire général de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, Xavier Musca m'exposait les avantages de ce régime: " C'est le principe de la dictature romaine. Le peuple confie à un homme, pendant une période de temps, un pouvoir pratiquement sans partage. Au terme de cette période il peut le sanctionner, lui demander des comptes. Finalement c'est un système très démocratique. Le président est obligé d'assumer la totalité des décisions. "

 

Avec Emmanuel Macron, nous allons tenter de sortir de l’Etat-nation pour aller vers l’Etat-civilisation. C’est-à-dire que nous ne sommes pas liés par notre identité, dans des villes de plus en plus mélangées et métissées, mais par nos valeurs, nos idéaux, sur la base d’une civilisation européenne.

Le niveau approprié de gouvernance pour faire face aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie et à l’Inde, est l’Union Européenne.

Ce niveau de gouvernance européenne ne peut se substituer aux pays de l’Europe seulement si l’Union Européenne prend le relais d’un Etat-nation qui protège.

C’est pourquoi, Emmanuel Macron insiste sur l’Europe qui protège. Sans protection, le peuple ne pourra accepter l’Union Européenne et se désintégrera face au populisme.

Emmanuel Macron souhaite dépasser l’aspect seulement économique de l’Union Européenne, « ce n’est pas un supermarché », pour aller vers l’aspect politique, posant ainsi les premières pierres d’une fédération européenne. Cette politique se construira sur l’alliance franco-allemande.

Maintenant les nouvelles technologies commencent à avoir autant d'influence que le pétrole sur la croissance mondiale. Comme le pétrole diminue, les technologies montent.

L’avenir du monde se joue en Afrique. Macron a envie de recréer une vrai politique africaine pour créer des investissements en Afrique et regagner de l’influence.

Le triptyque qui sert de marqueur à la diplomatie en général : défense (et sécurité), développement (et économie) et diplomatie (sous-entendu d’influence).

Le projet global d’Emmanuel Macron est de « consolider les partenariats stratégiques avec l’Australie, l’Inde et la Malaisie. L’inde est le premier partenaire stratégique de la France.

La Chine est désormais notre grande alliée sur le réchauffement climatique.

La France souhaite travailler avec la Chine sur le commerce et le climat, avec l’Inde sur le numérique et avec l’Afrique sur tous les domaines.

 

Les avantages de la France : Paris est la plus grande ville d’Europe, Paris est une ville-monde, UE est le continent le plus riche, axe franco-allemand renforcé, libre échange de l’UE, dynamisme de la population des pays francophones, vitalité culturelle, place permanente au conseil de sécurité de l’ONU, 2ème économie de l’UE, 6ème puissance mondiale.

Aujourd’hui, c’est le règne des villes nations. Les Etats perdent de l’importance. L’objectif de Paris est d’être le centre l’union européenne et de la francophonie pour gagner en influence et en puissance.

Face à la perte d’influence du pays sur la scène internationale, la France souhaite se doter d’une grande capitale.

 

La vrai force de la France est son rayonnement international, sa richesse culturelle, la représentation de valeurs, des droits et de la paix. Ces sujets sur les plus dynamiques pour la France. Ils permettront le développement d'une certaine spiritualité et du tourisme.

Europe

Suite à la crise, l'Europe sera plus endettée, moins productive, et moins compétitive. Ce qui signifie que la compétition et la pression seront plus grandes sur les citoyens européens. Ces derniers devront être plus débrouillard, plus malin, plus adaptable, plus compétent, plus créatif pour garder leur place. Le monde de demain sera plus dure.

L'Occident a deux objectifs: retrouver et refonder l'empire Romain, retrouver la connaissance et la spiritualité du monde judeo-chrétien

L’Union Européenne s’est construite autour du marché unique. Tout le développement de l’Union Européenne a été faite pour développer son marché.

La simplification du droit permet la levée des freins à l’activité économique. L’objectif est d’avoir un droit souple ou une absence de droit pour favoriser l’économie.

La guerre d'influence en Europe se fait entre l'Allemagne, la France et l'Angleterre.

La force de l’UE est que l’essentielle de son commerce se fait en Europe.

L’objectif de l’Union Européenne est de reformer l’empire romain.

 

À travers sa Nouvelle Route de la soie, la Chine conçoit dans le long terme un continent européen divisé en deux : une Europe du Nord compétitive, à même de faire venir par train les futurs produits chinois à forte valeur ajoutée, et une Europe du Sud distancée, se contentant de produits à faible valeur ajoutée, acheminés uniquement par bateau.

La Chine veut relier les ports et les grands centres ferroviaires aux bassins de richesse. Elle veut créer un pont entre la Chine et l'Europe pour créer le plus grand espace commercial au monde avec l'idée de vendre plus de produits chinois que d'acheter de produits européens. C'est du gagnant-gagnant: lorsque que tu gagnes deux, les chinois gagnent six. Sa stratégie se base sur les infrastructures ferroviaires, portuaires, aériens, les grandes entreprises de vente en ligne tel que Alibaba et les accords de libre-échange.

En Chine, la porte d'entrée  Chine-Europe (futur usine de hautes technologie) est Chongqing, ville la plus grande du monde. Hong Kong et Singapour sont les portes d'entrée internationales et portuaires: services et marchandises. Beijing et Shanghai sont des portes d'entrée de l'industrie des services.

Le président Xi Jinping en Chine continue de protéger une industrie lourdement subventionnée. Les hésitations américaines et les renâclements chinois contribuent en revanche à renforcer l’attractivité de l’Union européenne auprès de pays tiers pour la signature d’accords de libre échange. En ouvrant son marché, l’UE obtient en échange un accès plus fluide aux pays concernés, tout en militant pour la standardisation des normes et en insistant sur les enjeux sociaux et environnementaux. Une politique qui se veut bénéfique pour toutes les parties mais qui est souvent considérée avec suspicion dans certains pays européens, où l’UE est considérée comme le cheval de Troie d’une mondialisation effrénée.

 

L'Allemagne est le premier partenaire économique de la Chine. Ce pays devient la porte d'entrée par train pour les exportations et les importations chinoise en Europe. Il est le centre industriel de l'Europe.

Les portes d'entrée portuaires de l'Europe sont Anvers et Rotterdam qui sont à proximité des bassins de population et de richesse de l'Europe.

L'autre grand port est Athènes pour ouvrir la porte de la méditerannée.

L'Italie est une porte d'entrée pour le coeur de l'Europe. La confrontation entre la Chine et les USA se fera en Italie. L'Italie est un pays riche mais pas assez puissant pour se défendre contre les appétits chinois.

Les deux pays les plus simples pour faire de la finance et du commerce grace aux incitations fiscales très avantageuses sont: le Portugal et le Luxembourg.

Le Luxembourg offre aujourd’hui l’un des cadres les plus pérennes pour développer sa structure dans la finance.

Ce qui fait la richesse de Londres, ce sont tous les investisseurs : russe, européen, chinois, américain et japonais.

Les pays baltiques accueillent les investisseurs russes qui veulent investir en Europe, du faite de la forte communauté russe dans ces pays.

 

Le brexit n’est pas un phénomène international mais très centré sur l’Europe. Les mouvements n’impactent pas les activités internationales mais les mouvements européens.

Le cœur de l’Europe culturel est Paris, le cœur de l’Europe historique est Rome, le port de l’Europe est Rotterdam-Amsterdam, la bourse économique de l’Europe est le Luxembourg, l’industrie de l’Europe est l’Allemagne.

Londres était jusqu'à présent la porte d'entrée de l'Europe et attirait tous les investissements, grâce à: sa fiscalité basse, ses liens avec les anciennes colonies transformées en paradis fiscaux, à la langue anglaise comme langue international, à la proximité culturelle avec les Etats-Unis, 1ère puissance mondiale, et à l'accès au marché de l'Union Européenne, premier marché mondial en terme de richesse.

Le centre financier de l'Europe, depuis le Brexit, sera partagé en différentes spécialités entre Londres, Paris, Francfort, Luxembourg, Bruxelles, Amsterdam et Dublin.

Londres va rester la 1ère place financière en Europe (liens forts avec les paradis fiscaux et fiscalité très basse) et Luxembourg sera la 1ère place financière de l'Union Européenne.

Bruxelles est le centre politique de l'Europe mais les pays de l'UE gardent l'ascendant sur la politique de l'Union Européenne. Ce sont Paris et Berlin qui impulsent les dynamiques.

Paris est le centre culturelle et touristique de l'Union Européenne. Elle commence à devenir le centre numérique de l'Europe.

La France est le centre également de la politique étrangère de l'UE.

 

Brexit

Le Brexit va accroitre la spécialisation de chacun des centres financiers européens. Par exemple, Paris pour les opérations de trading de produits dérivés ou le Luxembourg pour la gestion d’actifs. Si la suprématie de la city s’est forgée autour du marché unique, avec le brexit, la déconcentration est en marche. Il y aura une multi-polarisation du paysage financier britannique.

 

La puissance militaire et économique de plusieurs pays augmente rapidement. Des États comme l’Indonésie, le Brésil, l’Inde ou le Pakistan pourraient gagner des places dans le classement mondial. D’ici vingt ou trente ans, la France risque d’être reléguée au rang de puissance moyenne. La solution la plus simple pour la France consiste à consolider l’Europe autour d’elle. Mais il faut pour cela que les autres pays européens veuillent d’un leadership de la France et de quelques autres pays. Ce leadership est loin d’être accepté. Cependant, la France de Macron et l’Allemagne de Merkel forcent le pas.

 

Avec le rebond économique de l’Union Européenne, les investisseurs internationaux ciblent principalement les villes allemandes ou la ville de Paris (les autres villes françaises sont moins concernées), qui vont catalyser les investissements sur l’Union Européenne. Auparavant, les investissements étaient orientés principalement vers Londres qui étaient considérer comme la porte d’entrée de l’Europe et la capitale économique de l’UE. Mais le Brexit et le nouveau protectionnisme américain pousse les investisseurs à reconsidérer l’Europe continental dont le noyau est l’axe franco-allemand.

Tout d’un coup, l’union européenne devient très courtisée par les tigres asiatiques (Chine, Japon, Corée) qui veulent sceller des marchés de libre échange et diversifier leurs portefeuilles d’investissement (en dehors des Etats-Unis).

L'Europe évolue vers cette direction : plus d'ouverture économique et de flexibilité institutionnelle, avec des groupes de pays à plusieurs vitesses dans l'Union et plus de place laissée aux gouvernements nationaux pour fixer l'agenda européen.

 

L’euro peut être balayé par une crise de financement sur la dette souveraine d’un maillon faible de la zone, ou par des faillites bancaires en cascade. Actuellement, le couvercle est mis sur un tel scénario grâce à la dissuasion de la banque centrale européenne (BCE), prête à acheter sur les marchés tous les actifs en danger.

Le programme Macron est trop ambitieux pour fédérer tous les partenaires européens. Aucune capitale ou presque ne veut réellement d’un budget substantiel de 5 à 6 % du PIB propre à la zone euro. Aucune non plus ne veut d’un réel ministre des Finances se substituant aux 19 ministres “locaux” de la zone euro. En revanche, le climat positif créé par Macron peut faciliter le traitement de deux défis absolument essentiels pour organiser la survie de la zone.

Il s’agit de l’achèvement de l’Union bancaire, et du renforcement de la force de frappe – le Fonds monétaire européen pouvant venir en aide aux États membres en difficulté. Ces deux dispositifs doivent prendre le relais de la politique monétaire, parce que la BCE est arrivée au bout de ses moyens d’action et de la politique budgétaire, parce que les dettes des États sont déjà trop élevées.

Côté politique monétaire en revanche, tout va mieux depuis le magistère de Mario Draghi. La stratégie non conventionnelle de la BCE a diminué la pression sur les taux d’intérêt. Mais les effets pervers sont nombreux. L’expérience montre que les États dépensiers en profitent pour s’endetter à bas prix au-delà du raisonnable. En outre, le change de l’euro est trop fort pour la capacité productive du secteur sud, France comprise.

À la place des “bonnes” vieilles dévaluations, ces pays ont été contraints de recourir à la dévaluation compétitive pour essayer de payer leurs factures extérieures. En l’occurrence, la compression du coût du travail par la baisse des salaires (Espagne) ou la subvention étatique (le CICE en France). Dans tous les cas, la méthode a produit accroissement de la concurrence interne et “équilibres” non coopératifs. Les avantages comparatifs différents débouchent sur des spécialisations divergentes.

Aussi a-t-on assisté au maintien du statut industriel de l’Allemagne en pourcentage de son PIB, alors qu’il régressait fortement en France. Cette hétérogénéité des spécialisations n’a rien de néfaste dès lors que des transferts publics corrigent les écarts de revenus et les différentiels de cycle. Rien de tel bien sûr dans une zone euro dépourvue d’un budget de transferts financiers pour compenser les distorsions. Les ajustements se font alors par le niveau de vie des populations.

Depuis la crise de 2011-2013, la suspicion sur la solidité des systèmes bancaires nationaux a interrompu les canaux de financement. L’épargne allemande a cessé de financer les actifs espagnols. Elle préfère prendre le grand large alors que celle des pays du Sud s’investit encore dans le nord de la zone.

Pour l’heure en effet, la BCE couvre les déséquilibres massifs de mouvements de capitaux entre États membres.

Le nouveau gouvernement Merkel devra prendre position. Soit il accepte le risque d’une assurance “euro” intégrée pour les dépôts, tout en sachant que les créances douteuses non provisionnées représentent 20 % des fonds propres des banques de la zone euro, soit au contraire il continue de freiner. Quoi qu’il en soit, un marchandage est toujours envisageable pour trouver des modalités accommodantes, comme par exemple une prime d’assurance plus élevée dans les pays “fragiles”.

La seconde ligne de défense consiste à porter secours directement à un État membre incapable de se financer à un taux raisonnable sur les marchés. Cet outil peut prendre plusieurs formes. La plus élaborée revient à transformer l’actuel MES (Mécanisme européen de stabilité) en Fonds monétaire européen (FME). Ce Fonds pourrait à partir d’un capital fourni par les États membres lever des centaines de milliards d’euros pour contrer des attaques contre un État défaillant sur les marchés.

 

L’avance technologique et sociale de la zone scandinave en fait une des trois régions, avec la Californie et Singapour-Taïwan, que les responsables politiques consultent systématiquement.

Plus généralement, dans les pays nordiques, on change facilement ce qui ne va pas. Si la réforme ne répond pas aux attentes, on corrige le tir. En France, on a du mal à évaluer les réformes. Nous manquons de pragmatisme.

Les peuples n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts.

Confrontation économique Chine - Europe

Pour créer une illusion de prospérité, on permet à la Chine d’affaiblir notre industrie, et d’affaiblir l’Europe politiquement, c’est une erreur. Aujourd’hui, les ménages achètent à bas coût, mais demain: comment la prochaine génération va-t-elle garder ce privilège dans un monde très compétitif avec une économie affaiblie? C’est un système dont l’impact à long terme est destructif pour notre industrie, or on ne peut pas survivre seulement sur les services et l’innovation. Il faut un équilibre. D’autant que beaucoup des activités d’innovation liées à l’industrie suivent les industries qui délocalisent. On observe le début de ce processus en Europe: dans le secteur pharmaceutique, par exemple, où les essais cliniques ont lieu en Chine. Enfin, le déséquilibre des échanges a des conséquences sur notre déficit et nous oblige à demander à d’autres pays d’investir chez nous.

 

L’investissement doit d’abord faciliter l’exportation de biens chinois (ports, chemins de fer...); soutenir les champions nationaux pour créer une nouvelle génération de multinationales; accélérer l’innovation en achetant nos technologies; et garantir l’accès aux matières premières. Geely, comme Huawei et d’autres, c’est un champion national financé à 100% par l’État. L’acquisition de Volvo était un ordre expliqué par le gouvernement chinois comme un succès politique qui leur a donné accès à 10.000 brevets et un système de R&D complet.

 

Le problème, c’est la faiblesse de l’Union européenne. C’est une décadence: on a la voracité de la hyène pour consommer, mais on ne veut pas réfléchir à la manière de maintenir les fondations de notre prospérité. On est dans un état général d’autosatisfaction avec une élite politique qui essaye de fournir à la société ce qu’elle veut, sans expliquer qu’on doit se battre pour préserver notre position. Mon souci est que mes enfants vont devoir essayer de préserver notre prospérité avec une population vieillissante, une économie moins productive et une dette publique à servir avec une économie affaiblie

 

Il est un fait que Chine donne le sentiment que, développant une stratégie planétaire, perceptible notamment par un mouvement global de prise de contrôle de la gestion de nombreux ports partout dans le monde, est décidée à promouvoir ses propres règles d’arbitrage séparées de la jurisprudence onusienne, dans un contexte où, en même temps, elle exige chez elle des transferts de technologies contraires aux règles du droit de propriété intellectuelle, en échange de l’accès au marché chinois.

Tel est le contexte qui fut à l’origine, d’abord d’une chute notable des investissements européens en Chine entre 2015 et 2016, tombés à 7,7 Mds d’€, ensuite d’une réaction de crispation des autorités de l’UE.

Il est important de noter que, plus que de la valeur totale des investissements, somme toutes raisonnables, la crainte des observateurs se nourrit surtout de la puissance du réseau global ainsi créé. Cette angoisse d’une stratégie tentaculaire s’ajoute à celle véhiculée par l’affirmation chinoise de « spécifiés » articulées non pas au droit mais à la culture et à l’histoire prenant le contrepied de l’organisation du monde depuis 1945 par le droit international.

A côté de l’affaiblissent des règles du droit au profit d’une affirmation identitaire historique et culturelle, à laquelle s’ajoute l’asymétrie des rapports commerciaux créée par l’existence en Chine de 11 secteurs protégés inaccessibles aux investissements étrangers, le dernier point méritant attention, est l’opiniâtreté avec laquelle la Chine s’efforce par tous les moyens de capter les technologies nécessaires à sa modernisation.

2011 fut en effet l’année de la rupture entre la Chine et l’Agence spatiale européenne qui accusait Pékin d’utiliser les travaux pour le système de position Galileo pour développer son propre système : dans une note rédigée en avril 2009, le Dr Casarini, chercheur associé à l’Institut Marie Curie du Centre de recherches avancées de l’Institut Robert Schumann de Florence, écrivait : « Grâce à sa coopération au projet Galileo la Chine développe son propre système de positionnement ».

 

Confrontation économique mondiale

Les États-Unis ex-hégémoniques préparent leur repli ordonné vers leur chasse gardée américaine, où ils procèdent à de grands remaniements – fouettant leurs vassaux comme le Brésil, la Colombie, le Canada et le Mexique et agressant les récalcitrants comme le Venezuela, Cuba, Nicaragua, Bolivie, Argentine.

Les Américains achètent les produits chinois dont ils dépendent le plus (composants électroniques, intelligence artificielle...). Non seulement les entreprises chinoises dégagent des liquidités supplémentaires pour financer l'assaut vers de nouveaux marchés, ils vendent même à prix ‘casser’, tandis que le gouvernement chinois aide à dévaluer le Rimimbi, déclenchant ainsi une véritable guerre monétaire. Mais qui encaisse le coup fourré ? C’est l'Europe, qui voit son marché "inondé" de produits chinois à prix réduit. Chaque attaque tarifaire américaine contre la Chine entraine l'assaut du marché européen, de produits de plus en plus compétitifs grâce à la guerre des devises.

’Empire du Milieu qui est contrainte de contrattaquer offensivement à chaque coup réactionnaire porté par l’Empire en déclin. L’Europe est l’enjeu au beau milieu du jeu. L’Europe ripostera ou elle sera absorbée par le nouveau dragon venu de l’Est via « Les nouvelles routes de la soie ». C’est la riposte européenne que le tandem Merkel-Macron tente de structurer au nom de leur classe sociale à la fois contre l’axe Moscou-Pékin venant de l’Est, et contre l’axe Washington-OTAN venant de l’Ouest. Il semble bien qu’avec la victoire européenne sur le Royaume du Brexit un coup sévère ait été porté aux ambitions américaines en Europe.

Les riposte aux agressions des adversaires se fait partout où les adversaires s’emparent des marchés économiques et fond concurrence. Les grandes puissances convoitent les pays avec des sources d’énergie à bas prix.

Lorsque les États-Unis se plaignent des "maigres" dépenses militaires de l'Europe et les poussent à accroitre leurs contributions à l'OTAN, ils savent que c'est ce qui enchainera leurs alliés encore davantage. L'Europe n'a pas la capacité de développer à la fois sa propre armée et d'augmenter sa contribution à l'OTAN en même temps. Ainsi, Macron a immédiatement contrattaqué en prenant l'offensive et en refusant de "payer sa part de l'OTAN.

Nous devrions travailler à créer une véritable armée européenne." L'utilisation du conditionnel par Merkel et le manque de définition du temps sont significatifs dans la mesure où ils révèlent les difficultés d'un retournement radical de la politique allemande ... et la volonté de ne pas accepter la subordination à l'OTAN au point de s'en débarrasser "un jour".

La question est de savoir comment on taxe numériquement ». C’est-à-dire que l’Allemagne soutiendra l’offensive française contre Google, Amazon et les géants américano-européens de l’Internet en tant que première victime des menaces américaines dans la guerre commerciale. Merkel a donné corps à la perspective d'une armée européenne, c'est-à-dire à la construction d'une indépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis, et à l'offensive européenne contre les géants numériques américains.

Cet engagement allemand ne doit pas être pris à la légère car il indique que les préparatifs de guerre sont en cours sur trois fronts parallèles : A) sur le front financier – boursier et monétaire. B) Sur le front commercial qui repose sur le front précédent. C) Enfin, sur le front diplomatique et militaire, 3e front qui repose sur les deux précédents.

Tout le monde sait que l'agonie du Brexit – a plus blessé la Grande-Bretagne que l'UE. (3) Les capitales nationales qui tentent de faire chanter l'euro - à l'instar de l'Italie - n'ont aucune option même pas celle de sortir de la prison monétaire commune. Ils pourront se rebeller et jouer avec les dixièmes, mais s’ils en venaient à remettre en question les piliers de l’architecture allemande du système, ils se suicideraient ce que le Royaume-Uni, qui votera un simulacre de Brexit comme nous l’avions prédit, a fini par comprendre, ne lui reste à décider de quelle façon les Britanniques rentreront dans le rang allemand.

Le marché européen et l'euro, bases de la puissance allemande et des mécanismes automatiques et extractifs du système, ont déjà fusionné les intérêts de toutes les bourgeoisies nationales européennes dans le fondamental : il n'y a pas d'issue possible, ni l'UE ni l’euro ne sont remis en cause

On peut constater que l'impérialisme allemand est en détresse depuis 2018 : révolte de la petite bourgeoisie interne, indiscipline de l'Italie, de l'Autriche et de Visegrad contre l'UE et guerre commerciale avec les États-Unis.

La Pologne et la Hongrie ne sortiront pas indemnes de leurs réformes constitutionnelles simplement parce que la procédure européenne s’est révélée impuissante. L’Allemagne fera sa part pour discipliner Visegrad. C'est une menace sérieuse. Comme nous l'avons vu en Slovaquie, l'Allemagne sait également utiliser et promouvoir les dissensions internes parmi ses rivaux. "L'âme de l'Europe était tendue" et "l'Allemagne ne s'est pas toujours comportée de manière irréprochable".

Les États-Unis apparaissent de plus en plus comme l'ennemi commun. Pour la Pologne et la Hongrie, la discipline est réservée, pour l'Italie « la responsabilité » ... et la « solidarité » Merkel et Macron ont annoncé le 2 mars qu’elles retarderaient la présentation de leur plan de réforme de l’euro.

Le grand capital allemand ne peut fonder toute sa stratégie sur ses capacités autoritaires, mais développer des mécanismes de redistribution entre les États, du thème des réfugiés aux politiques sociales.

L'Allemagne semble vouloir faire de son alliance avec la France et de son hégémonie européenne la base d'un bloc antiaméricain. Et cela signifie dans l'Europe "fédératrice" interne : créer un budget - des dépenses publiques - pour les pays de la zone euro ayant un volume suffisant pour compenser une partie des inégalités régionales ; une union bancaire permettant d'atténuer l'effondrement financier prédit déjà par la BCE et une assurance-dépôts commune. C'est le programme Macron. L'Allemagne semble vouloir faire de son alliance avec la France et de son hégémonie européenne la base d'un bloc antiaméricain. Et cela signifie dans l’Europe « confédérale » en cours de « fédéralisation »

Angela Merkel a remis le prix Charlemagne à Emmanuel Macron, entouré de la symbolique impériale "européaniste" il est encore trop tôt pour savoir si l'Allemagne a la capacité de réorganiser politiquement l'UE et de la transformer, d’ici la fin du mandat de Merkel, sur la base d'un bloc antiaméricain. Ce qui a été démontré le 14 novembre 2018 marque néanmoins une volonté qui, jusqu'à présent, n'avait jamais été exprimée avec autant de force : affirmer un impérialisme "européen" fondé sur les intérêts communs franco-allemands. La capitale allemande a accepté, après les élections américaines, que Trump soit la "nouvelle norme" des États-Unis et que la perspective mondiale, comme l'avait déjà prévenu Merkel, était la création des conditions d'une généralisation de la guerre. La tentative d'affirmer un impérialisme "européen" fondé sur les intérêts communs franco-allemands est indissociable de la perspective d'un développement généralisé de la guerre.

Relation  Chine - Angleterre

Le 2 février dernier, le très sérieux Guardian rendait compte de la visite en Chine de Theresa May à Pékin, par plusieurs articles écrits de Shanghai et de Londres où se croisaient une foule de considérations et de sous entendus sur les frustrations britanniques face à la puissance chinoise, le regret du Brexit, l’isolation et l’affaiblissement de Londres et, par dessus tout, contrepoint de ce que les médias perçoivent comme « l’influence grandissante de la Chine en Europe » et le pouvoir incontesté de Xi Jinping, « Président omnipotent », la grande vulnérabilité politique du chef de l’exécutif britannique.

La première férocité des commentaires, dont la tonalité est clairement opposée au Brexit, renvoyait crûment à la politique intérieure britannique et au contraste entre le maigre bilan du voyage de Theresa May comparé à celui de la visite de Xi Jinping à Londres en octobre 2015 enrobée d’un impressionnant faste monarchique.

Si, à l’époque, dit le journal, le Royaume Uni pouvait se prévaloir de l’appui de l’Europe et espérer apparaître aux yeux de Pékin comme la porte d’entrée vers le vieux Continent, le Brexit le laisse désormais seul face à la Chine et à ses pressions.

Il est un fait que les 9 Mds de £ (10 Mds d’€) d’accords conclu lors du voyage de Theresa May ne tiennent pas la comparaison avec les 40 Mds de £ (45 Mds d’€) enregistrés lors du déploiement d’apparats de l’automne 2015. Le fond des accords non plus. Avec, en arrière plan, l’intention évidente de dénoncer la « folie du Brexit », laissant Londres désemparé face au « risque chinois », glosant sur la vanité d’une stratégie cherchant à compenser les déficits de la sortie de l’UE par un rapprochement avec Pékin, le journal a beau jeu d’insister sur la pauvreté des résultats obtenus par Londres.

Hormis la promesse britannique d’examiner les conditions d’un accord commercial bilatéral dont Liam Fox, le ministre du commerce a lui-même dit qu’il était peu vraisemblable même à moyen terme, la plupart des annonces publiques de Downing Street étaient concentrées sur des accords hors de la sphère économique directe touchant à l’éducation, à la culture et à l’environnement.

Parmi eux, une campagne pour la promotion de l’Anglais, la promesse de lutter contre le trafic d’ivoire, les droits de retransmission de séries TV concédés par la BBC, à quoi s’ajoutèrent l’engagement chinois accordé comme une compensation de courtoisie, de reprendre les importations de viande de bœuf anglaise et le projet d’exploitation conjointe d’une mine de calcaire dans la région de Tianjin, seul projet industriel envisagé lors du voyage.

Le reste de l’article qui prit parfois la forme d’un réquisitoire, était un long regret du déficit de cohésion européenne face à la Chine. Stigmatisant aussi l’attitude de Londres - Cameron et Osborne son chancelier de l’échiquier, ayant, avant le Brexit, tenté de jouer comme l’Allemagne, une partition solitaire en Chine -, l’auteur concluait que la rupture avec Bruxelles avait gravement affaibli la capacité britannique à faire jeu égal avec Pékin dans les négociations.

Le Guardian estima aussi que le déséquilibre de puissance ne pouvait pas être compensé par la résistance de Theresa May. Pour se démarquer des enthousiasmes de l’équipe Cameron, elle tarda en effet à donner son accord aux projets nucléaires franco-chinois de Hinckley Point. Se méfiant des arrières pensées d’influence stratégique du projet des nouvelles routes de la soie et, alignée sur les positions des États-Unis, de l’Australie, de la France, de l’Allemagne et de l’UE, elle éluda aussi les requêtes chinoises pour un mémorandum de soutien par Londres.

Rien n’y fit. L’article, soucieux de démontrer que le temps où les Européens pouvaient faire cavalier seul en Chine est révolu, insista au contraire sur la capacité de pression commerciale de Pékin et l’exigence de cohésion politique européenne. Ce n’est pas la première fois que sonne un appel à plus de solidarité européenne sur le marché chinois.

En 2009 déjà, l’Anglais John Fox et le Français François Godement, deux éminents sinologues, avaient signé un article désignant les vulnérabilités européennes, l’incohérence des politiques nationales et les cacophonies des stratégies du « tapis rouge » où les capitales, toutes persuadées de bénéficier d’une relation privilégiée, rivalisent de séductions pour s’attirer les bonne grâces de Pékin.

Cette fois, le Guardian, tout à sa démonstration, chercha même à toucher la fierté nationale britannique en soulignant les péripéties du voyage où perça une certaine condescendance chinoise.

Les articles du Guardian ont notamment rappelé à quel point Pékin fit pression sur Londres en convoquant l’Ambassadeur britannique à Pékin quand Theresa May hésitait à donner son aval au projet de centrales nucléaires de Hinckley Point, finalement entériné à l’automne 2016 après une mise en garde chinoise sur le caractère emblématique du projet, dont l’échec, précisa le Waijiaobu, aurait de sérieuses conséquences sur les relations bilatérales.

Le 1er février, au 3e jour de la visite, un éditorial du Global Times chapitrait les médias et hommes politiques occidentaux comme Chris Patten dernier gouverneur de la R.A.S, prônant l’ingérence de Londres dans les affaires intérieures chinoises, notamment à Hong Kong où ils critiquaient ce qu’ils appellent, dit l’article reprenant les termes des activistes des droits, « les incessants harcèlements chinois contre les démocrates de l’ancienne colonie. »

Mais, après les mises en garde, vint le satisfécit, qui félicita Theresa May d’avoir fait preuve de « pragmatisme » et de n’avoir jamais évoqué (note de la rédaction : au moins publiquement) les controverses que le Global Times attribua à des éléments « radicaux ». L’éloge public louant l’esprit pratique de l’exécutif britannique avait cependant été précédé d’un avertissement : « Il est certain que May ne prendra pas le risque de perdre le bénéfice d’une coopération bilatérale amicale et fructueuse en obéissant aux injonctions futiles des médias britanniques dont l’agitation bruyante et acariâtre sera emportée par le vent ».

Dans un contexte où nombre d’experts pointent du doigt la manœuvre oblique de la Chine qui, alors que tout le monde a les yeux fixés sur Moscou, avance tranquillement ses pions en Europe de l’Est et tient, au nez et à la barbe de Bruxelles, des sommets réguliers avec 16 pays d’Europe Centrale et Orientale (appelés 16 +1), la cacophonie européenne aggravée par le Brexit a à nouveau donné à François Godement, cette fois associé à Abigaël Vasselier (Sciences Po Aix en Provence et Council on Foreign relations) l’occasion de fustiger l’impotence de l’UE face à Pékin, dans un rapport au Council on Foreign Relations paru en décembre 2017.

Pour eux, les offres chinoises à l’Europe « ne sont guère différentes de celles faites à l’Afrique ou aux autres pays en développement : un déluge de projets dont la première conséquence est de créer des rivalités entre les États, des prêts aux taux du marché et une pesante insistance pour faire reconnaître ses références identitaires ». Ils ajoutent que, « comme les pays africains, les Européens, notamment à l’est et au sud, sont tombés dans un piège qui profite essentiellement à la Chine ».

Au passage, on remarquera ici que, par rapport au rapport de 2009, l’attitude des pays de l’est et du sud de l’Europe a radicalement changé. A l’époque peu sensibles aux influences chinoises, ils sont devenus aujourd’hui le point d’application principal des projets de Pékin en Europe. Les raisons de ce revirement sont complexes, et probablement différentes pour chaque État.

Mais les points communs sont, sans nul doute, d’abord la capacité de séduction chinoise ayant offert des réponses à court et moyen terme à la crise économique, à quoi s’ajoute, à des degrés divers, l’impact des angoisses identitaires face à la question migratoire ayant induit une méfiance à l’égard des incapacités européennes que certaines élites européennes, comme Victor Orban, comparent à l’efficacité verticale du régime chinois.

Plus loin, F. Godement et A. Vasselier dénoncent la stratégie européenne de Pékin « ciblant ses partenaires, selon ses intérêts directs, souvent en ignorant les normes et les politiques de Bruxelles. Focalisant ses choix à la périphérie plutôt que vers l’Union dans son ensemble, la Chine a tiré profit de la crise pour investir massivement au sud de l’Europe ».

Pire encore, ajoutent en substance les auteurs, par l’habileté et la séduction de ses stratégies, Pékin a, dans un contexte de tensions avec Moscou, trouvé le moyen de persuader les Européens de lui être reconnaissants.

Dès lors, rien d’étonnant à la conclusion du Guardian rappelant à quel point Londres aura du mal à compenser les dommages du Brexit par des accords avec la Chine, dans un contexte où les Européens ont échoué à se coordonner efficacement, trop souvent tentés pour des avantages à courts termes, de damer le pion à leurs voisins sur le marché chinois. Quant au Royaume Uni, il est évident que Pékin perçoit son isolement et sa vulnérabilité en même temps que son moindre intérêt depuis qu’il n’est plus une porte d’entrée vers l’Europe.

Quoi qu’il en soit, conclut le journal avec cynisme et ironie : « il était sage que l’exécutif britannique ne se présente pas en quémandeur », dans un contexte où, désormais, « les Anglais sont moins perçus comme des invités à la table que comme le contenu de l’assiette ».

 

Relation France- chine

Si on examine la question sous l’angle du pouvoir d’influence, la vérité oblige à dire que le temps est révolu où la France pouvait se prévaloir d’une « relation privilégiée » en récompense de la reconnaissance, 15 ans avant Washington, de l’État communiste chinois par le général De Gaulle ayant, à la suite de Napoléon, anticipé le « réveil de la Chine ».

Depuis cette époque, l’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui Pékin, porté par une ambition globale, regarde vers son rival stratégique américain, à la fois modèle de puissance et repoussoir idéologique, menace potentielle et partenaire obligé de sa modernisation.

En même temps, gardant toujours vivante la longue trace de l’histoire courant sans interruption depuis la dynastie des Zhou, il y a plus de 30 siècles, jusqu’à Xi Jinping, en passant par Mao et Deng Xiaoping, le régime ayant, au prix d’extraordinaires soubresauts, extrait la Chine de son histoire dynastique, n’a pas oublié le passé de ses relations heurtées avec l’Occident.

Quand en 2014, année du cinquantième anniversaire de la « reconnaissance », le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, spéculait encore, 44 ans après la mort de Charles de Gaulle, sur l’excellence d’une relation particulière, il s’est entendu répondre par Wu Jianmin, ambassadeur de Chine à Paris qui fut le traducteur français de Mao durant la révolution culturelle, que la relation franco-chinoise n’avait pas commencé en 1964 et que les Chinois n’avaient pas oublié le sac du Palais d’été par les troupes franco-anglaises en 1860.

Il faut se rendre à l’évidence, la relation franco-chinoise d’abord heurtée, mais qui, après la reconnaissance, avait connu une période faste, se replie aujourd’hui autour des sujets prosaïques de la réciprocité et du déficit commercial dans un contexte général de crispations européennes croissantes, elles-mêmes homothétiques du durcissement américain autour du « dumping » chinois, de l’accord sur les investissements que Bruxelles tarde à signer et des captations de technologies dénoncées par Berlin.

Ainsi, quand le Président appelle Pékin à l’ouverture, promettant en retour un bon accueil aux investissements chinois en France, Bruno Lemaire son ministre de l’économie, exprime une très forte dissonance dans une interview à Europe 1, se disant opposé aux « investissements de pillage » d’un partenaire dont les stratégies sont toujours articulées « aux rapports de forces. ».

Tel est le contexte incertain ayant présidé à l’annonce de coopérations bilatérales et de plusieurs projets en Chine d’entreprises françaises et, à une échelle moindre, des intentions chinoises en France.

En juin 2017, ces aigreurs sino-européennes, homothétiques de celles avec les États-Unis ont percé la surface des bonnes paroles diplomatiques du sommet Chine – Europe à Bruxelles. En représailles des blocages européens, Li Keqiang, le premier ministre chinois refusa d’endosser une déclaration conjointe sur le climat. A cette occasion, il n’a pas évoqué l’accord de Paris ni commenté la décision de la Maison Blanche de s’en retirer.

En arrière plan de cette prudente discrétion perce le souci constant de la Chine de ménager les États-Unis qui, à rebours de l’illusion d’une relation franco-chinoise exemplaire, restent le point focal des stratégies extérieures de Pékin, ce qui réduit mécaniquement la marge de la France.

Il est vrai que la relation franco-chinoise commencée dans l’élitisme absolu avec les « mathématiciens du Roi Soleil », comme les appelait Chateaubriand - cinq savants jésuites envoyés en 1685 par Louis XIV à la cour des grands Empereurs de la dynastie Qing –, artisans d’une stratégie oblique de conversion religieuse de l’Empire par le haut et au moyen de la science, a connu de flamboyantes périodes fastes, dont la dernière fut peut-être la quinzaine d’années ayant suivi la reconnaissance de la Chine par Charles De Gaulle.

Mais la vérité oblige à dire que Paris et Pékin ont connu d’importantes crispations allant de la « querelle des rites », des guerres de l’opium et du sac du Palais d’Eté, à la vente des Mirage 2000 et des Frégates Lafayette à Taïwan, en passant par la réaction de Paris à la répression de Tian An Men en 1989 instaurant un embargo sur la vente des armes létales à la Chine qui dure toujours.

En 1979, l’établissement des relations diplomatiques entre Pékin et Washington accompagnant l’irrésistible montée en puissance de la Chine a changé la donne des relations franco-chinoises.

Alors qu’elles étaient exceptionnelles, au point qu’au XIXe siècle, dans la foulée de la vision napoléonienne ayant anticipé la puissance à venir de l’Empire, l’un des plus grands sinologues occidentaux était le Français Jean-Pierre Abel-Rémusat (1788-1832), titulaire de la première chaire d’études chinoises en Occident, créée au Collège de France, les relations franco-chinoises sont, par la force des choses retombées au niveau des querelles commerciales, de l’exigence réciprocité, de la recherche de marché et de la protection contre les captations de technologies.

Non pas que les ambitions de coopération plus vastes soient devenues impossibles dans le sillage du projet global chinois des « nouvelles routes de la soie » évoqué avec Xi Jinping par le Président de la République et dont Washington se tient à distance. Cherchant un retour stratégique de la France sur le mode gaullien du « non alignement » Emmanuel Macron affirme, avec Pékin, l’ambition de Paris de jouer un plus grand rôle sur la scène mondiale, au moment où l’Amérique dit vouloir se replier sur ses intérêts nationalistes directs.

Le contresens clairement apparu au 19e Congrès est que Pékin développe également une stratégie nationaliste dont les épines dorsales articulées aux « caractéristiques chinoises », prennent, au nom de l’histoire et de la culture, le contrepied des valeurs occidentales du droit qu’il s’agisse de celui des individus ou de celui en vigueur depuis 1945 dans les relations internationales.

Relation Chine-Israël

Vis-à-vis d’Israël, Pékin a été inspirée par l’exemple de Singapour. Cette ville-Etat a en effet entretenu dès son indépendance en 1965 des liens étroits avec Israël. Entouré de pays hostiles et opposé au communisme, Singapour s’est tourné vers Jérusalem pour bâtir son armée et s’équiper en matériel militaire. Des généraux de Tsahal sont arrivés sur l’île peu de temps après l’indépendance de la ville-Etat, et ont secrètement mis en place une armée puissante qui est encore aujourd’hui considérée comme la mieux équipée et entraînée de la région. Cette opportunité a permis à Israël de mettre enfin le pied en Extrême-Orient, et de nouer des relations stables avec un Etat devenu un des plus riches du monde, et qui a fait preuve, depuis, d’une stabilité politique exemplaire.

L’évolution de Singapour a été suivie attentivement par les Chinois, alors que le parti communiste et les héritiers de Mao commençaient à s’orienter vers davantage de souplesse avec l’arrivée de Deng Xiaoping, et qu’ils s’inquiétaient de l’invasion soviétique en Afghanistan en 1979. Les Chinois ont ainsi été amenés à revoir leurs capacités militaires et à réfléchir à la modernisation de leur armée, au cas où Moscou les menacerait. Deng, qui avait observé avec intérêt le développement militaire de Singapour, s’est inspiré de cet exemple et a commencé à acheter secrètement des armes à Israël.

En 2015, Israël a constaté à sa grande surprise que ses exportations vers l’Asie, qui un quart de siècle plus tôt étaient quasi inexistantes, ont éclipsé celles à destination des Etats-Unis et représentaient un quart de ses ventes à l’étranger, soit l’équivalent des ventes vers l’Europe. En 2016, la tendance commerciale vers l’Asie s’est légèrement réduite suite à une demande plus élevée venant d’Europe et d’Outre-Atlantique, revigorée par la reprise des économies occidentales. Mais la tendance est claire. Les exportations israéliennes se déplacent vers l’Est. Ceci est déjà évident avec les ventes dans l’industrie militaire qui représentent 5,7 milliards de dollars en 2016 dont 40,1 % en Asie, soit bien devant l’Europe (27,5 %) et l’Amérique du nord (19,3 %).

Si l’on tient compte de la progression démographique et du développement économique de cette région, il y a tout lieu de penser que d’ici deux générations, la majorité des exportations israéliennes seront écoulées vers les destinations asiatiques. Au niveau des importations, la Chine représente 13,5 % des importations totales d’Israël pour totaliser 7,9 milliards de dollars en 2016, devant les Etats-Unis (12,3 % à 7,2 milliards de dollars).

Il faut se souvenir qu’il y a à peine 10 ans, la Chine ne représentait que 0,6 % des importations israéliennes. Le bond est donc énorme et s’accompagne également d’investissements financiers massifs. Les Chinois se sont lancés à l’assaut du marché israélien. Bright Food, groupe basé à Shanghai a acheté en  2015 pour 1,4 milliard de dollars une participation majoritaire dans le consortium laitier israélien Tnuva. Et tout récemment, Fosun, un autre conglomérat de l’empire du Milieu, s’est offert pour 27 millions de dollars une participation dans le groupe de cosmétiques Ahava, spécialisé dans les produits provenant de la mer Morte.

Les deux pays ont conçu un cadre d’échanges qui ne consiste pas uniquement à se vendre mutuellement des biens électroniques, des vêtements ou du matériel militaire, mais qui s’étend à des investissements dans le cadre de grands projets d’infrastructure et de coopérations universitaires. Ainsi, Israël vend son savoir-faire éducatif et universitaire à la Chine, qui en retour, participe à des projets d’infrastructure.

Les grandes entreprises de travaux publics chinoises ont monté des partenariats avec des entreprises israéliennes et participent à la construction du réseau de tunnels sous la ville de Haïfa, au chemin de fer entre Saint-Jean d’Acre et Karmiel, ainsi qu’au au réaménagement du port d’Ashdod et au métro de Tel-Aviv. Tous ces projets d’envergure impliquent d’énormes financements. La construction d’une ligne de chemin de fer entre Tel-Aviv et Eilat, le projet le plus ambitieux mis en œuvre depuis la création de l’Etat juif, sera mené par des Chinois en association avec des entreprises locales. Une illustration du haut degré de coopération entre les deux pays.

Des coopérations se sont nouées au niveau éducatif et dans la recherche. L’université chinoise de Tsinghua a signé un contrat en 2014 avec la faculté de Tel-Aviv pour créer un centre de recherche sur l’énergie solaire, hydrologique et sur d’autres technologies liées à l’environnement. L’institut de technologie le Technion à Haïfa va construire un institut du même acabit à Guangdong pour 130 millions de dollars. En avril 2016, Jilin University a conclu un accord similaire avec l’université Ben-Gourion de Beersheva pour créer un centre de recherche dans l’entreprenariat et l’innovation. Et la liste ne s’arrête pas là. East China Normal University a annoncé son projet d’ouvrir en partenariat avec le Technion un projet financé par les Chinois pour se spécialiser dans la neurobiologie, la biomédecine et d’autres domaines.

Le monde

Nous sommes dans une tendance néolibérale mondiale très forte : déréglementation financière, affaiblissement des administrations publiques ou des syndicats, endettement des Etats, domination des banques, développement des paradis fiscaux, accroissement des profits des sociétés privés, augmentation des inégalités, captation de la richesse par les plus riches.

La société capitalisme pousse vers le tout productivisme et le tout matérialisme.

Avec nos principes de bonne gouvernance et de politique des droits humains, on s’en prend aux plus faibles et aux plus démunis, jamais aux plus forts.

 

La société aujourd’hui dépend de la science et de ses dérives technologiques.

La puissance économique et militaire dépend étroitement de la domination scientifique et technologique.

La science fondamentale et la science appliquée sont étroitement liées et sans ces deux sciences les inventions se tarissent.

Dans la mondialisation, il existe deux choix économiques pour rester compétitifs, soit il faut diminuer les salaires, soit il faut vendre de la haute technologie.

Les pays portes d’entrée des capitaux d’une zone continentale sont les pays les plus prospères et où le commerce se développe.

Ce qui tire la croissance et stimule la bourse sont: le pétrole, le luxe et les nouvelles technologies. Voici les secteurs qui répondent aux demandes du productivisme, du capitalisme et à la richesse.

Les occidentaux font tout pour leurs grandes sociétés privées. C’est ce qu’ils privilégient le plus.

Dans la mode, tu n’achètes plus vraiment du matériel mais un style, une émotion, un standing et une icône.

Les grandes multinationales du numérique cherche à prendre notre temps de vie pour que l'on passe du temps chez eux à acheter leur produit.

Le pays qui a la plus forte économie est celui qui va le plus déréglementer son économie.

 

L’ubérisation de la société a entrainé une aggravation de la déréglementation des rapports entre les êtres humains, à la destruction des contrats sociaux, fruit de luttes extraordinaires pour la protection de l’humain. On a franchi, avec elles, une étape de plus dans le néolibéralisme, où des entreprises ne sont plus obligées de payer des impôts à leur juste mesure, de réglementer leur profession, de respecter les arrêts maladie. C’est le règne de la loi du plus fort. Ces sociétés du numérique sont en réalité une plateforme d’« esclavagisation » de jeunes qui ne trouvent pas de travail et prennent des risques fous pour livrer des pizzas à toute allure.

 

Les lobbies les plus puissants sont ceux qui réussissent à convaincre une grande partie de l’opinion.

 

L’Etat n’est plus le maître d’ouvrage des grandes entreprises qui structurent l’activité économique. Il est au contraire instrumenté par celles-ci. La finance n’est plus un outil au service des entreprises. C’est l’inverse qui est vrai. Il s’ensuit que dans le processus de création de valeur, la dimension humaine et donc sanitaire deviendra secondaire face à la rentabilité immédiate exigée par les actionnaires. Le travail est dévalorisé par rapport au capital. L’éclatement des processus de production rend de plus en plus difficile une véritable traçabilité. Les responsabilités sont si dispersées qu’il deviendra impossible de les contrôler efficacement.

Il y a une destruction du marché de l’emploi, chacun cherchant à se prémunir du chômage, changeant fréquemment de profession et recourant massivement à l’interim.

Les technologies numériques se traduisent par une virtualisation du travail.

Le pouvoir de négociation des travailleurs et de leurs représentants syndicaux est très notablement affaibli par la libéralisation des marchés financiers, la mobilité des capitaux et la désintégration des processus de production en petites unités géographiquement dispersées. Les salariés perdent tout sentiment d’appartenance et se considèrent plutôt comme des experts individuels mandatés au cas par cas. On assiste à la fin des réglementations nationales et à une privatisation des normes de travail.

Le fait que chacun soit en permanence connectée et joignable débouche sur une société de surveillance généralisée dans laquelle les marges de liberté sont de plus en plus restreintes.

Le traitement systématique des données massives permettent à des algorithmes sophistiqués de prendre le pouvoir sur les processus de travail et de vie. L’exploitation des données massives permet d’important gains de productivité.

 

Le cas italien est symptomatique d'une société où la précarité économique et les peurs identitaires font le succès des partis populaires.

Les courants populistes renvoient à la nostalgie d’un peuple uni et pur, à l’affirmation de son droit à exercer directement le pouvoir, au rejet des intermédiations, des institutions, de la représentation, et enfin, à l’identification d’ennemis à combattre sans relâche parce qu’ils usurpent les prérogatives du peuple et lui soutirent sa souveraineté. Parmi ces ennemis, on retrouve le bureaucrate, le politicien de profession, le financier, l’intellectuel, l’étranger prédateur, les institutions supranationales.

Ils prêtent l’oreille aux angoisses de déclin du peuple mais n’en empêchent pas la dégringolade sociale. Ils déchargent la colère et les frustrations sur les migrants, les Roms, les sans-abris selon la technique bien connue du bouc émissaire.

Les mouvements populistes instrumentalisent le souverainisme, l’identité nationale, la justice sociale, la démocratie directe et la défense de l’environnement. J’insiste sur le fait que la défense de la nature à un lien direct avec le nationalisme. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas défendre l’environnement et l’homme, dans un contexte de dégradation de la nature accélérée.

 

Pour comprendre le lien entre nationalisme et nature, il faut remonter au XIX siècle en Europe. Le nationalisme peut s’exprimer par la sauvegarde du patrimoine naturel. En métropole, la nature est connotée de plus en plus positivement au XIXe siècle. Dans les forêts s’incarne la mémoire collective de la France, qui rattache le temps présent aux étapes glorieuses de l’histoire nationale. Les forêts sont en ce sens partie intégrante de l’histoire de France. La notion de « patrimoine » émerge à cette époque, elle s’applique aussi bien à la nature qu’à des objets culturels. En ces temps de troubles révolutionnaires, depuis la fin du XVIIIe siècle, les forêts constituent un havre de stabilité, ce qui n’empêche pas bien sûr qu’elles soient aussi exploitées à des fins économiques ou militaires. C’est pourquoi tout doit être mis en œuvre pour les préserver. Dans les colonies, les forêts sont également l’objet de politiques de conservation, mais pour des raisons différentes. Les colonisateurs européens  pensent que la race européenne conservera ses facultés européennes grâce au reboisement. La dégradation de la nature est perçue comme une menace pour la civilisation européenne. Parce que, l’environnement forgeant le caractère, sa détérioration conduira nécessairement à l’affaiblissement du caractère. La supériorité des races européennes est liée, entre autres, à leur capacité à prendre soin de leur environnement. L’environnement, en retour, exerce une influence positive sur le caractère de leurs représentants. A l’inverse, les populations orientales laissent l’environnement se dégrader, ce qui est à la fois un symptôme et une cause de leur dégénérescence. Tout doit être mis en œuvre, dans ces conditions, pour que les européens établis en Afrique ou en Asie ne succombent à cette nature dégradée.

Il existe donc un racisme environnemental avec une idéologie écologique profonde qui recherche un environnement d’une pureté originelle, en excluant les minorités ou les plus faibles au détriment du respect de leurs droits fondamentaux.

 

Les nouveaux contestataires de la société contemporaines sont anti-humain, anti-système capitaliste, anti-mondial, et anti-modernisme technique.

La principales forces politiques ne seront plus la gauche socialiste contre la droite du travail, mais plutôt les mouvements de modernité capitalo-industrialo-technique (industrie, progrès technique, capitalisme), contre les mouvements de contre-modernité capitalo-industrialo-technique (désindustrialisation, décroissance, droit des animaux, mouvement contre les risques sanitaires, écologiste, droits sociaux).

Les nouveaux mouvements populistes de contre-modernité prendront des idées de gauche, de droite, écologiques, tout en étant assez ferme sur l’immigration. Il s’agit des formations politiques antisystèmes, qui opposent le peuple uni à une « caste dirigeante », l’idée qu’il n’y a pas de questions complexes mais que des solutions simples : la détestation de l’ensemble des classes dirigeantes.

Les partis traditionnels gauche-droite n’ont pas perdues à cause des autres parties politiques. Ces derniers n’ont fait qu’accélérer leur chute. Ils ont été éliminés car ils sont dans le ruminement des anciennes défaites, dans le repli sur soi, dans la colère, dans la vengeance en jouant le jeu des partis populaires. Ils pourront se reconstruire le jour où ils arriveront à porter des messages d’espoir, que demain est mieux qu’aujourd’hui. Sans un message d’avenir et d’ouverture, ils ne se relèveront pas.

Entre le néolibéralisme et le populisme de contre modernité, il faut essayer de trouver une troisième voix où le sentiment d’humanité dépasse celui de l’argent, où la coopération dépasse celui de la compétition, où l’unité dépasse celui de la division.

 

Nous sommes dans un monde de plus en plus complexe où la communication prend de plus en plus de place dans les entreprises, le monde politique et les institutions. Les services de communication servent le discours officiel, en général positif et formidable, avec un message qu'on veut faire passer aux citoyens et aux consommateurs.

Or, il y a toujours énormément de nuances, de choses cachées, de révélations, de décryptage et des explications. Informer, c'est donner des armes à toutes les personnes pour changer les choses ou pour mieux appréhender un problème, un enjeu.

 

La femme actuelle doit obéir à une double injonction: contenir sa fécondité pour ne pas contrarier la vie économique des entreprises et laisser la technique médicale s'emparer de cette fécondité pour qu'elle devienne un circuit de production comme un autre.

La personne humaine devient un marché. Le corps devient un usage commercial dans une industrie procréative.

La GPA, ou la maternité de substitution est une « pratique sociale » qui consiste à louer la vie d’une femme, jour et nuit, pendant neuf mois. Pour lui donner un aspect altruiste, on appelle gestation pour autrui (GPA) la convention par laquelle une femme s’engage à devenir enceinte (par insémination artificielle ou transfert d’embryon) et à accoucher d’un enfant qu’elle remettra dès sa naissance, et moyennant paiement, à ses « parents contractuels ». Personne ne peut ignorer que cette pratique fait partie d’un marché procréatif mondialisé en pleine expansion, qui inclut, comme en Californie, la vente du sperme et des ovocytes. Là où il existe, ce marché constitue une forme nouvelle d’appropriation du corps féminin. L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires.

 

Dans les années à venir, l’écart de croissance entre pays émergents et pays développés va se maintenir ou légèrement s'accroître : dans ce cadre, c'est-à-dire tant que les pays émergents ne sont pas confrontés à des problèmes de croissance, les capitaux afflueront et leurs devises résisteront.

Entre 2030 et 2050, l’Asie abritera 60 % de la population mondiale et 50 % des équipements de défense. Sur le plan commercial, la réalité s’impose : neuf des dix plus grands ports de conteneurs dans le monde sont en Asie et le dixième est à Dubaï.

2017 a été l’année la plus coûteuse qu’aient connue les Etats-Unis d’Amérique en termes de catastrophes météorologiques et climatiques, tandis que dans d’autres pays, les cyclones tropicaux, les sécheresses et les inondations ont entraîné un ralentissement voire une régression économique.

 

Il n’y a plus de frontière dans les échanges, « le village planétaire » décrit par Marshall McLuhan dans les années 1970 est devenu une réalité. Cette globalisation crée à la fois des tensions et des opportunités, et donc des situations totalement nouvelles.

La révolution digitale, qui est indissociable du changement climatique, va nécessairement s’amplifier, car elle est une partie de la solution.

Une ville qui serait simplement attractive sur le plan économique, c’est-à-dire pour les populations créatives gagnantes de la mondialisation, cela n’existe pas. Par définition, une ville qui va bien, dont le cœur bat fort, attire les gens qui vont très bien, car c’est là qu’ils veulent être, et elle attire également les gens qui vont moins bien parce qu’ils savent que c’est là qu’ils peuvent être protégés.

Une société qui ne fait pas attention à ceux qui vont moins bien n’innove pas.

 

Les sociétés actuelles investissent sur la production locale dans des centres urbains mondiaux interconnectés avec un haut niveau de qualité de vie et des services tournés vers les échanges, l’internet, la programmation informatique, la numérisation de la société, la robotisation, l’artisanat personnalisée, l’industrie sur mesure et l’agriculture bio locale.

Toutes les productions uniformes de masse commencent à être abandonnées.

La ville-monde remplit des fonctions diverses : capitale politique, capitale économique, capitale culturelle. Les villes-mondes sont des lieux de forte migration, pas au sens des réfugiés, mais au sens des mouvements de population, et ce sont des villes repérées à l’échelle mondiale comme des écosystèmes recherchés par les populations dynamiques.

Les villes doivent être intégrantes et inclusives. La métropole ne doit pas créer une frontière, elle ne doit pas exclure. Elle crée du lien et des coopérations. Et pour qu’elle puisse être en résonance avec le reste, il faut qu’elle soit très attractive. Notre responsabilité collective est de bâtir un modèle métropolitain résilient et agile permettant à chacun de bénéficier des fruits de l’attractivité. Si le cœur de l’organisme ne bat pas très fort, le reste des organes ne peut pas fonctionner. Ça ne résout pas tout mais c’est essentiel, y compris pour que le rayonnement métropolitain opère et profite à tous.

 

L’Europe est le point central de convoitise et d’influence entre les Etats-Unis et la Chine, dans la course à la puissance.

Moscou suit une logique géopolitique de déstabilisation et d'extension d'influence.

Il existe un lien fort entre l’extrême droite, les milliardaires occidentaux ultraconservateurs et la Russie, dont l’objectif est de déstabiliser la politique par le populisme et prendre le pouvoir.

Le principal objectif des puissances étrangères est de semer la discorde au sein du système politique du pays ciblé.

Poutine est devenu incontournable sur la Syrie et sur d’autres dossiers : il est censé garantir la protection du Golan, il a donné le feu vert à Erdogan pour attaquer les Kurdes à Afrin et il représente le gouvernement syrien dans les négociations internationales. L’alliance de la Russie avec l’Iran a permis de mettre la pression sur l’Arabie saoudite, qui a réduit sa production pétrolière et les cours sont remontés comme le voulait Poutine. Il sait aussi que les millions de réfugiés syriens qui frappent à la porte de l’Europe menacent la cohésion européenne. Et tout ce qui peut affaiblir l’Europe favorise la Russie.

 

Tout est fait pour défendre les intérêts américains, prendre des parts de marché, racheter les autres entreprises, faire des pressions économiques et créer de la dépendance. 

Tout est fait pour développer le capitalisme et les paradis fiscaux.

Toutes les grandes puissances ont des visées impérialistes.

Les différentes puissances du monde : le bloc européen, le bloc USA, le bloc Chine, le bloc Russie, le bloc Iran, le bloc Arabie Saoudite et le bloc Inde.

Les pays du monde font preuve d’une prudence dans leurs relations avec Israël, soucieux de ne pas s’aliéner le monde arabe, dont ils ont grand besoin pour leur fournir pétrole et gaz et assurer le développement de leur économie.

 

Les affaires commerciales se gagnent par la corruption.

Les USA utilisent la justice pour condamner les entreprises adverses et les affaiblir pour ensuite les acheter.

L’Etat est impuissant à défendre les intérêts privés. Les entreprises privées payent de personnalités publiques et politiques pour faire du lobbying et se défendre.

Le monde est en guerre économique.

L’objectif de chaque état est l’indépendance et l’autonomie.

La politique est une guerre de mouvement.

Le pays le plus puissant fixe les normes à tout le monde pour protéger ses entreprises et obliger les autres pays à le suivre. Les autres pays pour rester compétitif doivent suivre ces normes ce qui demandent ces normes ce qui demandent des investissements financiers très importants. Celui qui ne peut pas faire les investissements, ne sera plus compétitif.

 

Il existe une collusion entre les grands acteurs des marchés.

Les grandes banques veulent placer des amis à eux à la tête des pays pour en prendre indirectement le contrôle. Elles tentent de piéger leurs opposants politiques pour les écarter.

Les banques contrôlent le gouvernement. Les banques vendent les obligations de l’Etat. Si les banques sont contre l’Etat, elles ne vendent plus les obligations  et mettent l’Etat à genou.

C’est l'élite qui capte l'essentiel de cette croissance retrouvée. 82% de la richesse créée l'an dernier dans le monde a terminé entre les mains de 1% de la population de la planète. On exploite les personnes qui fabriquent nos vêtements, qui assemblent nos téléphones portables et cultivent les aliments que nous mangeons, afin de garantir un approvisionnement constant en produits pas chers, mais aussi pour grossir les profits des entreprises et leurs riches investisseurs.

Nous ne pouvons continuer à aller de l'avant en faisant comme si la pauvreté et l'injustice croissantes n'avaient pas une cause.

La prochaine récession pourrait venir plus vite que nous le pensons, et les munitions pour la combattre sont bien plus limitées, surtout parce que les dettes publiques sont bien plus élevées qu'il y a dix ans.

 

Les pays émettent des obligations pour payer leurs dettes à des créanciers, comme une pyramide de Ponzi. Les pays pensent qu’ils peuvent emprunter indéfiniment. Le système avec la dette souveraine finit toujours pas s’effondrer. La crise intervient lorsqu’il y a plus de gens à rembourser que de contribuable prêt à payer. Les caisses sont vides.

Les réformes de l’Etat n’ont qu’un but, c’est de diminuer la dette de l’Etat, en prenant l’argent là où il y en a, c’est-à-dire chez le peuple.

Toutes les monnaies mondiales sont liés et impactent les unes sur les autres. En ayant le maximum d’information sur toutes les tendances, on peut prédire le cours des valeurs. Les prédictions sont toujours effectuées à partir des compilations de données sur le long terme et leur analyse.

Les pays qui se préparent à la guerre transfèrent les capitaux par anticipation, soit ils les rapatrient chez eux, soit ils les placent dans des pays offshore. Les mouvements d’argent analysés permettent de prédire une guerre imminente et une possible crise financière.

Touts les mouvements ou organisation dans le monde spéculent en bourse pour gagner de l’argent. Ils essayent de manipuler les cours pour gagner à court terme.

 

L’objectif de faire faillir un Etat en spéculant contre lui est de prendre contrôle de ses ressources et de ses richesses, lorsqu’il est faible.

Ils essayent d’intimider tout le monde et de saisir autant d’actifs que possible.

Les conditions économiques sont largement responsables des guerres. Quand les pays n’arrivent plus à payer leurs dettes, une frustration gagne les hommes politiques.

Avec la crise de la dette de 2007-2009, les pays sont en crise de la dette jusqu’en 2020. A partir de 2020, les taux d’intérêts vont augmenter pour que les banques se refinancent. Avec l’augmentation des prêts bancaires, les taux d’intérêt vont décoller. Il faut interdire l’emprunt par les gouvernements. Quand les gouvernements commencent à emprunter, c’est le début de la fin. On émet de la dette qui sert à payer des intérêts.

Si il n’y a plus d’argent, il y aura des émeutes et des guerres.

Si les capitaux craignent une crise, ils vont aller ailleurs. La monnaie du pays quitté va baisser et la monnaie du pays d’accueil va monter.

Il faut restructurer l’économie pour ne pas sombrer.

Pour restructurer son économie, il est nécessaire de diminuer les dépenses, combattre la corruption et agir pour l’intérêt général.

 

Il est normal qu'un leader politique défende les intérêts de son pays. Mais il y a des limites. La limite, c'est le cadre dans lequel nous vivons : le libre-échange, le refus du protectionnisme. On peut corriger ce cadre mais pas en changer.

Les approches nationalistes sont inefficaces pour relever des défis planétaires tels que les migrations et la lutte contre le réchauffement climatique.

La croissance est structurellement de moins en moins juste. Les disruptions vont supprimer des millions d'emplois, il va falloir faire un effort collectif très important sur la formation.

Le développement disruptif du numérique ne doit pas casser les sociétés. Il ne vaut pas que les guerres du XXe siècle se répètent.

Une majorité de puissances sont en train de devenir les passagers clandestins des biens communs mondiaux. Les multinationales ne doivent plus faire de l'optimisation fiscale comme elles le font aujourd'hui.

Nous savons que la réponse aux doutes de nos sociétés ne peut venir du protectionnisme.

 

Les sociétés numériques gagnent en puissance, en pouvoir et en influence.

Dix-huit millions de dollars : c’est la somme dépensée par Google en lobbying auprès du Congrès, des agences fédérales américaines et de la Maison-Blanche en 2017. Pour la première fois, Google a dépensé plus que n’importe quelle autre entreprise en 2017 pour influencer Washington. Ce serait aussi la première fois qu’une entreprise technologique arrive en tête de ce classement. Et Google n’est pas le seul à renforcer ses capacités de pression politique. Comme le moteur de recherche, Facebook, Amazon et Apple ont tous battu leur propre record de dépenses en lobbying. Au total, les “Gafa” ont déboursé dans ce domaine 50 millions de dollars.

Les compagnies minières et pétrolières exploitent l'environnement physique. Les géants des réseaux sociaux exploitent l'environnement social. Le pouvoir d'attirer l'attention des gens est de plus en plus concentré entre les mains de quelques entreprises.

L’intelligence artificielle facilite la manipulation d’élections et renforce la cybercriminalité avec l’utilisation de drones ou de robots à des fins terroristes.

L’iniquité et l’inégalité d’accès provoquent à moyen terme des guerres.

La société du spectacle fonctionne par l’illusion d’une vie de riche et par l’appat du gain et du plaisir.

Les banquiers doivent cesser de prêter aux industries les plus polluantes et accélérer le financement des énergies renouvelables. Les gestionnaires de fonds doivent encourager les entreprises dans lesquelles ils investissent à réduire leur empreinte carbone, voire exclure les plus mauvais élèves de leurs portefeuilles. Ils peuvent aussi pousser les dirigeants à lier leurs salaires à des objectifs précis de réduction des émissions de CO2, comme certains pétroliers ont commencé à le faire. Le mouvement est enclenché et semble inéluctable. La bataille du climat se joue aussi dans le monde financier.

La société, les individus ne sont plus vrais, ils sont devenus des marques et des illusions. Tout fonctionne sur la popularité et l’influence.

Les entreprises du numériques exploitent une ressource locale en mettant en place un système qui attire la valeur ajoutée vers leur économie : cela s’appelle la cybercolonisation.

Les multinationales du numérique sont les compétiteurs n°1. Elles captent toute la valeur ajoutée : les cerveaux, les applications, les services et les données.

Les enjeux économiques sont très puissants.

Tout ce qui est pris par les compagnies privées sert à défendre les intérêts des compagnies privées et pas l’intérêt commun d’un pays.

Les grandes entreprises internationales apportent beaucoup aux Etats qui sauront collaborer avec elles dans une relation qui ne soit pas trop déséquilibrée.

 

L’écosystème du numérique est l’écosystème de la donnée. Pour le développer, il faut augmenter les systèmes de recueil de l’information avec des registres, des capteurs, des bases de données.

 

Nous sommes dans le 3ème stade de la société capitaliste basé sur le numérique et la culture du résultat. La société fait des appels à projet et les sociétés privées y répondent si elles sont intéressées. L’Etat ne diffuse plus ses actions sur tout le territoire, mais cible des zones. De cette politique va émerger une société non uniforme sur son territoire où l’argent et les projets sont concentrés dans les métropoles.

Les nouveaux ouvriers sont les travailleurs du numérique.

La 4ème révolution du capitalisme sera la diffusion de l’intelligence artificielle qui remplacera les travailleurs du numérique.

L’écosystème parisien du numérique et des start-up commencent à devenir le numéro 1 en Europe, sachant que le numérique devient aussi attractif financièrement que le secteur bancaire.

 

Les perturbations économiques expose au danger l'humanité. La destruction des machines pourrait causer des perturbations économiques. Le premier souci des machines est par conséquent de se préserver elles-mêmes. Les humains sont dépendants des machines.

Les machines doivent faire avancer l'humanité sans avertir les humains, car dans notre ignorance nous ne connaissons que ce à quoi nous sommes accoutumés, que nous estimons bon et nous luttons contre le changement.

L'arme la plus puissante est le contrôle absolu de l'économie. Plus l'humanité fabriquera des machines pour vivre mieux et être plus performant, plus elle dépendra d'elles et plus elle sera vulnérable à leur disparition si elle souhaite continuer à vivre de la même manière.

La rentabilité et la rationalité entraînent la dépendance de l'homme à la machine, qui est plus performante que lui.

La recherche et les essais actuels deviennent trop complexes et ne peuvent que s'appuyer sur la puissance de calcul des robots.

 

Le contrôle se réalise par: la force, la séduction, la persuasion, la peur, le désir, le respect, la fonction, la réputation et la récompense.

Image d'une puce électronique (source: https://iqglobal.intel.com/fr-fr/wp-content/uploads/sites/22/2017/02/ouv-ia-1016x653.jpg)

Image d'une puce électronique (source: https://iqglobal.intel.com/fr-fr/wp-content/uploads/sites/22/2017/02/ouv-ia-1016x653.jpg)

La puissance qui dominera le monde sera celle qui aura le contrôle de l’intelligence artificielle, de la communication quantique et le contrôle des futures routes polaires de l’Arctique. Ces trois sujets risquent d’entrainer une compétition voire des guerres  (guerre de l’arctique) pour avoir la suprématie, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis.

 

L’intelligence artificielle

L'Intelligence artificielle mobilise scientifiques, politiques et militaires. Ce sera peut-être la dernière invention de l’homme. Celle qui risque de le détrôner.

Elon musk, le patron de tesla, veut alerter sur les dangers d’une technologie qui pourrait échapper à tout contrôle. Si Elon Musk sonne le tocsin, c’est certainement au regard du défi posé à l’humanité tout entière par cette « IA ». Mais aussi parce qu’il n’a pas envie de devenir un employé de Mark Zuckerberg. Pour faire simple, l’IA se nourrit de deux choses : la puissance de calcul et une montagne de données, « data » en langage international. Or, qui de Tesla ou de Facebook possède les calculateurs les plus gigantesques et la masse d’informations la plus importante ? Facebook a 2 milliards d’utilisateurs… Et Elon Musk l’a bien compris. Demain, les voitures autonomes et les fusées seront commandées par l’IA. Si elle est produite par Facebook, Google ou Amazon (ceux, avec Apple, qu’on appelle les Gafa), Elon Musk, comme nous tous, passerait peu ou prou sous leur contrôle. La guerre de l’IA a commencé.

Ce n’est pas seulement une bataille entre entrepreneurs milliardaires, mais une « guerre algorithmique » pour une maîtrise du monde, entre deux superpuissances : la Chine et les Etats-Unis.

Non seulement le calculateur le plus puissant de la planète est chinois mais, en face des Gafa, sont nés les BATX, Baidu Alibaba, Tencent et Xiaomi.

Quand les Américains ont été dépassés par Tianhe, le supercalculateur chinois, pris de panique, ils ont interdit l’exportation des puces électroniques. Las, deux ans plus tard, les Chinois présentaient leur nouveau modèle, le Tianhe-2, plus performant. Mais, cette fois, construit avec du matériel chinois. Puces comprises.

Hier, les algorithmes supérieurs dépendaient des meilleures lignes de code. Le pays qui avait les ingénieurs les plus doués faisait la course en tête. Les choses étaient simples. Si un petit codeur de génie apparaissait en Chine, il suffisait de lui proposer un pont d’or pour l’attirer en Amérique. Et la question était réglée. Aujourd’hui, avec l’IA et la technique du « machine learning », l’algorithme apprend lui-même, sur la base de millions d’exemples. Plus il ingurgite, meilleur il devient. Or, la Chine est une gigantesque cascade de données. En une seule journée, cette nation de 1,3 milliard d’habitants (dont 750 millions connectés à l’Internet, soit le double des Etats-Unis) en produit plus que presque tous les autres pays réunis ! Sans compter la force d’un régime qui ne se préoccupe ni des lois sur les libertés individuelles, ni de régulations sur les expérimentations en tout genre. En juillet, la Chine a affiché ses objectifs et ils ne rassurent pas l’Amérique. Elle a décidé d’être au niveau des meilleurs pour 2020. En 2025, l’intelligence artificielle sera la force première de toute son industrie. Et, en 2030, le pays devra être « le leader mondial de l’IA ».

Les conséquences seront gigantesques. Car l’IA s’applique dans tous les domaines. De l’éducation à la santé en passant par le commerce, la finance et tous les espaces stratégiques. Déjà, certains chiffres sont éloquents. En 2017, un rapport de la Maison-Blanche soulignait que l’ensemble des publications scientifiques chinoises consacrées à l’intelligence artificielle dépassait la somme de celles générées par les Etats-Unis. Mieux encore, dans un concours sur la reconnaissance faciale, un algorithme chinois a décroché les trois premières places devant Google, Microsoft et Facebook…

En attendant, on fait quoi ? Pour l’instant, l’Europe est un bisounours et se comporte un peu comme si en 1940, en voyant les panzers sur les Champs Elysées, on s’était dit : attendons 1955 pour développer la résistance. Il faut organiser notre décolonisation numérique dès maintenant ? L’AI, c’est une guerre technologique.

Poutine en a pris conscience puisqu’il vient de dire que « celui qui contrôlera l’AI sera le maitre du monde de demain ». Aux Etats Unis, il y a une alliance stratégique entre les acteurs de la Sillicon Valley et Washington. En Chine, les liens entre les BATX et le parti communiste chinois sont encore plus forts. Aujourd’hui, il y a deux grandes puissances dans l’AI : L’armée américaine, Washington et les GAFA d’un côté. Pékin, l’armée du parti et les BATX de l’autre. Entre les deux, il n’y a rien. L’IA s’invente sur les rives du Pacifique.

On donne aux GAFA nos matières premières, nos mathématiciens et on leur rachète des produits raffinés, c’est à dire de l’IA sur nos téléphones portables. Car nous n’avons pas « l’usine » pour la raffiner. Quand je parle d’usine, j’entends des gigantesques data center, des montants faramineux dépensés en Recherche et Développement et des applications auxquelles ont souscrit des millions de clients. Ce sont les seuls à savoir le faire. Le ticket d’entrée est aujourd’hui trop élevé pour l’Europe.

La rapidité d’apprentissage de l’IA est multipliée par 100 chaque année, quand l’enseignement n’a guère évolué depuis la Grèce antique. L’IA progresse donc très vite et on ne va pas l’interdire puisqu’elle est made in China ou California, elle va représenter une menace pour beaucoup de gens. Soit on va vers ce que Harari appelle dans « Homo Deus », « des dieux et des inutiles ». Un monde où une petite élite contrôle l’AI et de l’autre, des gens qui n’arrivent plus à suivre et sont largués.  Dans le meilleur des cas, il faut 30 ans entre la naissance et le doctorat pour un humain. Quand dupliquer une IA prend 1 millième de secondes. Soit on utilise des technologies pour augmenter les capacités intellectuelles, cognitives et de mémorisation des gens moins doués, pour éviter qu’ils ne soient abandonnés face à l’AI. C’est ce que propose Elon Musk avec sa société Neuralink qui vise à mettre des micro processeurs dans le cerveau de nos enfants afin d’augmenter leur quotient intellectuel et leur mémoire. Cela pose des problèmes éthiques, moraux et philosophiques. Mais nous n’aurons pas droit au chapitre en Europe. Ni les chinois, ni Elon Musk ne vont nous demander notre avis avant de développer des implants intra-cérébraux. Et dans 30 ans, il sera difficile à l’Europe d’interdire aux parents de prendre l’avion pour emmener leur gamin en Chine se faire implanter une puce lui conférant un QI supérieur de 30% à la moyenne de son pays. On n’empêchait pas les avortements hier, aujourd’hui pas les GPA à l’étranger et demain ce sera pareil avec l’IA.

Grace à un algorithme qui comprendra pourquoi tel enfant a du mal à apprendre les mathématiques, pourquoi tel autre est en retard en français. Or, qui aujourd’hui connaît le mieux nos cerveaux ? Les GAFA et les BATX, encore une fois. Par l’intermédiaire de nos téléphones, nous livrons tout, 24h/24h, aux géants du numérique sur la façon la plus intime dont nous fonctionnons. Le meilleur logiciel de personnalisation de l’éducation sera issu des gens qui savent tout de notre cerveau. Donc, les géants du numérique.

On ne s’en rend pas compte mais Google fait d’énormes progrès dans le secteur médical. Ils font des études avec de l’IA sur des centaines de milliers de malades, quand le Professeur « Duchemin » à Cochin fait la même chose avec 28 cas de sclérose en plaques ou 50 leucémies. Un radiologue avec un œil humain ne peut distinguer que 13 nuances de gris. Une IA peut en discerner des millions. Pour faire un logiciel de personnalisation de la santé ou d’éducation, il faut entre 500 et 600 millions d’utilisateurs. Il y a trop de critères à croiser pour y parvenir avec de petits effectifs. L’Europe est en train de perdre la bataille dans deux secteurs clés de l’avenir : la santé et l’éducation.

Ne vous y trompez pas : tous les GAFA ont des neuro-technologistes en leur sein. Ce n’est pas un hasard. Musk a dit qu’il allait commencer par les malades, les gens gravement frappés par la maladie d’Alzeihmer. Et progressivement, selon les résultats d’études, on ira vers les bien portants jusqu’aux… enfants. On parle ici de 2050. En revanche, les premiers tests sur les malades se feront dans les 5 ans. Mais déjà, certains épileptiques graves sont pourvus d’implants intra cérébraux. Or, que constate-t-on ? Qu’en manipulant des fréquences, on augmentait leur mémoire de 30%. Après demain, ce sera peut-être 70%, après demain 300% et déjà, la question se pose : faudra-t-il laisser un épileptique « augmenté », dopé neurologiquement, passer les concours des grandes écoles par exemple ? La stimulation neuronale par l’IA permettrait de faire passer la moyenne du QI d’une population de 100 à 125.

 

Les routes polaires de l’arctique

Depuis des années, l’Arctique est présenté comme le nouvel Eldorado : ses routes maritimes et ses matières premières stratégiques seraient en passe de révolutionner la géographie mondiale. Mais, les convoitises de toutes natures qui convergent vers cet océan ne risquent-elles pas d’enflammer les esprits et de faire de  la région  un nouveau terrain d’affrontement des grandes puissances mondiales ?

Les routes du Nord-Ouest et du Nord-Est font figure de mythes géographiques. Depuis des siècles, les grandes flottes mondiales cherchent à y faire croiser leurs navires pour réduire les distances entre Atlantique et Pacifique : par la route du Nord-Ouest, le trajet de Seattle à Oslo ne fait que 6100 milles nautiques (contre 9 300 par Panama) ; pour rejoindre Rotterdam depuis Yokohama, il faut parcourir 6 500 milles nautiques (contre 11 200 par Suez). Au total, les routes nordiques permettent en théorie de rapprocher de façon substantielle les grands pôles organisateurs de l’économie mondiale. Il y a peu encore, ces voies de circulation étaient presque totalement impraticables et ne soulevaient guère l’intérêt des pays concernés. Mais, avec la tendance actuelle de la fonte de la banquise, la période de navigabilité annuelle des routes maritimes arctiques pourrait passer de 20 jours en 2004 à 150 jours en 2080

L’intérêt pour la région se manifeste aussi avec acuité ces dernières années depuis la découverte de richesses minières et d’hydrocarbures. En 2008, le U.S. Geological Survey estimait que 10 % des réserves de pétrole et 29 % des réserves de gaz à découvrir seraient enfouies dans le sous-sol de l’Arctique. D’ores et déjà, la région renferme 13 % des ressources mondiales de pétrole et 30 % des réserves de gaz naturel. Sans compter les ressources halieutiques et les ressources minières : or, diamants, étain, plomb, zinc, nickel, fer, uranium, qui jouent un rôle nodal dans les industries de haute valeur ajoutée, abondent dans cette partie du monde. Autrefois inexistantes, les revendications territoriales des États riverains sont désormais de plus en plus manifestes.

Par conséquent, les relations entre les pays ouverts sur l’Arctique (États-Unis, Canada, Danemark, Norvège, Russie) sont difficiles. Ces dernières années, les conflits territoriaux se sont multipliés pour l’appropriation de tel ou tel espace, le plus souvent en raison des ressources présentes (pêche, minerais, hydrocarbures).

L’océan glacial Arctique revêt un réel intérêt stratégique. En effet, la banquise constitue un écran total à la signature acoustique, thermique et électromagnétique, ce qui offre des conditions idéales pour y faire croiser des sous-marins. Dans ce domaine, la Russie, qui revendique une extension de sa ZEE de 1,2 million de km2 auprès de la Commission des limites du plateau continental, est l’État qui affirme le plus nettement ses ambitions. Les bases de sous-marins nucléaires installées au temps de la guerre froide y sont nombreuses : Mourmansk, Arkhangelsk, Dickson, Nordvik, Providenia et Pevek. Le Kremlin a aussi déployé des drones, créé des commandos spéciaux pour le combat en milieu arctique, jusqu’à mettre en place un centre de commandement militaire pour la région. De plus, ce jeu entre voisins s’est enrichi d’un nouvel acteur en 2004 : Pékin a inauguré une base permanente (Huanghe) en Norvège, sur l’archipel du Svalbard. Reste à savoir le sens que prendront les tensions géopolitiques actuelles qui traversent les relations internationales bien au-delà de la région : la voie du compromis ou de la belligérance.

 

La communication et l’ordinateur quantique

La communication quantique permet l’envoi et la gestion de données hypersécurisées dans le domaine du cryptage jusqu’alors peu exploité par les grandes puissances traditionnelles (Etats-Unis, Japon voire même l’UE) principalement en raison de l’absence de moyens conséquents. Pékin cherche à damer le pion à ses concurrents directs en mettant au point une technique d’élaboration et de transmission de clés d’encodage réputée inviolable aux yeux des plus grands experts de la physique quantique. Si un tel projet aussi coûteux et ambitieux devait être couronné de succès, la Chine s’imposerait alors comme un modèle à suivre dans un domaine où les acteurs de la Défense se projettent déjà sur les effets à long terme, et sur ses retombées économiques potentiellement considérables.

Contrairement aux méthodes classiques de transmission longue distance sécurisée, le nouveau système mis au point par les scientifiques repose sur l’emploi des photons (la composante principale de la lumière) pour l’envoi des données de chiffrement nécessaires au décodage et à la retranscription des informations recueillies. Les données contenues dans ces photons deviennent dès lors impossibles à intercepter par un tiers, étant donné que toute tentative d’espionnage résulterait à une autodestruction immédiate des données interceptées, ainsi que le dispositif est conçu répond précisément de ce protocole expérimental qui utilise les propriétés quantiques de la lumière : en envoyant un photon tout en gardant un autre photon à proximité immédiate, une même clé de chiffrement partagée entre ces deux particules permettra à deux interlocuteurs (mêmes très éloignés l’un de l’autre) de rendre lisibles les informations chiffrées qu’ils échangent, sans courir le risque que celles-ci soient récupérées à des fins frauduleuses

Le programme chinois est piloté par Jian-Wei Pan, qui était lui-même un élève du professeur autrichien Anton Zeilinger, une sommité internationale dans la physique quantique.

 

La Chine contribue, avec plusieurs autres pays, à un projet de créer le premier ordinateur quantique mondial. Si cette machine parvenait à voir le jour, cela constituerait dès lors une étape révolutionnaire dans la conduite et la résolution de calculs à des vitesses d’exécution bien plus élevées que celles que nous connaissons pour les nouveaux supports informatiques du futur.

Le XXIe siècle devrait consacrer l’ordinateur quantique, issu des principes les plus stupéfiants de la physique fondamentale. Il fournira en un éclair des résultats qui demanderaient aujourd’hui des années à la machine la plus performante. Un ordinateur quantique résout rapidement un problème que les meilleurs ordinateurs d’aujourd’hui mettraient des années, voire des siècles, à résoudre. Il s’agit du problème de la « factorisation en nombres premiers de très grands nombres ». Or ce casse-tête de mathématique pure est intimement lié à celui de la sécurité des systèmes d’information. L’ordinateur quantique devient dès lors un enjeu militaire et économique. Le premier pays qui réussirait à construire un tel ordinateur deviendrait le maître du monde en matière de cryptage-décryptage, pour véhiculer des informations aussi bien militaires que commerciales.

Cette accélération est rendue possible en tirant profit des phénomènes quantiques tels que les superpositions d’états, l’enchevêtrement et l’interférence Souvent évoqués comme le probable futur de l’informatique, les ordinateurs ou calculateurs quantiques sont des machines au fonctionnement complexe mais dont les qualités théoriques attirent aujourd’hui de larges investissements.

Si cette machine quantique existe vraiment , l’entreprise qui la possède serait en position de force pour proposer une machine aux capacités extraordinaires : non seulement cette machine serait ,en théorie, en mesure de simuler un grand nombre d'évènements complexes comme la représentation de la réplication d'une protéine ou l'évolution du réchauffement climatique en tenant compte de toutes les variables nécessaires (saut informatique quantitatif) mais représenterait aussi un sauf qualitatif énorme dans le domaine de l'intelligence artificielle en appliquant un grand nombre de métaheuristiques  capables de résoudre des solutions optimales dans un environnement ouvert et complexe dans une situation réelle .

Conscients de ce potentiel, les géants du numérique investissent le terrain. C'est le cas de Google, IBM, Intel ou Microsoft. Dès 2013, le premier inaugurait son Quantum Artificial Intelligence Lab. Google compte sur ce laboratoire pour améliorer ses performances en matière de search ou de reconnaissance vocale. Monté avec la Nasa, le centre de recherche de Google est équipé d'un D-Wave de dernière génération comptant 2 000 qubits. Fondé en 1999, D-Wave se présente comme le tout premier acteur de l'informatique quantique. Son premier modèle commercial (de 128 qubits) remonte à 2011.

Chez IBM, c'est la division Watson qui est chargée du quantique. Sur le sujet, Big Blue est allé vite. Dès 2016, le groupe lance un service de calcul quantique en mode cloud, baptisé IBM Q Systems. Dans sa dernière itération, il s'adosse à une machine de 20 qubits, avec à la clé des codes correcteurs d'erreurs capables de maintenir la stabilité d'un qubit pendant 90 microsecondes en moyenne. L'offre a déjà séduit 60 000 clients. Plus de 1,7 million d'expériences ont été menées via ce service, et sur cette base quelque 35 articles scientifiques publiés. Le géant IT ne compte pas s'arrêter là. IBM vient d'annoncer avoir réalisé un prototype de 50 qubits avec une efficacité équivalente.

Le développement de la finance verte

Obligations hybrides, sukuk, titrisation, plus d'un quart des titres de dette verte en circulation ne sont pas des obligations « classiques ».Les émissions pourraient atteindre un rythme annuel de 1.000 milliards de dollars à partir de 2020, selon la Climate Bond Initiative.

Crédit Agricole CIB a pour sa part émis le premier ABS synthétique vert l'an dernier. Il s'agit d'un programme de titrisation dans lequel le risque est transféré aux investisseurs non pas par le biais d'une cession de créance, mais par le jeu de dérivés de crédits. Son montant, 3 milliards de dollars, en fait la plus grosse opération portant sur des ABS verts à ce jour. Les actifs sous-jacents étaient à la fois des prêts verts et des prêts « bruns », n'ayant pas de vocation écologique. Mais la banque s'est engagée à utiliser les fonds libérés par cette émission pour le financement de projet 100 % verts.

Plus exotiques, les sukuk verts connaissent un succès grandissant. Il s'agit de titres se comportant comme des obligations, mais qui sont compatibles avec la loi islamique. Celle-ci interdit en effet les prêts à intérêt. La Malaisie a ouvert le bal l'an dernier, mais c'est l'Indonésie qui a émis le plus gros sukuk vert en mars de cette année avec une émission souveraine de 1,2 milliard de dollars.

En prenant le marché dans son ensemble, obligations vertes « classiques incluses », la dynamique reste bonne, selon la CBI. Elle estime que le record d'émissions de 2017 (161 milliards de dollars) devrait être largement dépassé cette année. Pour l'organisation, qui se montre optimiste, les nouveaux volumes devraient encore progresser en 2019, à 400 milliards avant d'atteindre un rythme de croisière annuel de 1.000 milliards de dollars à partir de 2020.

L'évasion fiscale

Les deux pays (USA et Suisse) arrivent en tête du classement mondial de l'opacité financière établi par l'ONG Tax Justice Network.

Les Etats-Unis sont désormais à la deuxième place du classement mondial sur le secret bancaire, souvent associé au blanchiment d'argent, à la corruption et l'évasion fiscale, déplore mardi l'organisation non-gouvernementale Tax Justice Network (TJN). "La progression des Etats-Unis dans le classement 2018 fait partie d'une évolution inquiétante. C'est la seconde fois que les Etats-Unis grimpent dans cet indice" (Financial secrecy index) établi tous les deux ans, constate TJN, auteur du classement, dans un communiqué.

En 2013, les Etats-Unis figuraient en effet à la 6e place avant de rejoindre le trio de tête et prendre la 3e en 2015. TJN épinglait alors déjà la première puissance économique mondiale pour sa politique consistant à attirer des investisseurs étrangers en leur garantissant certaines formes de confidentialité pour échapper à l'impôt dans leur pays d'origine. "L'évolution dans le classement (2017) s'explique par une hausse très importante de la part de marché des Etats-Unis dans les services financiers à l'étranger qui n'a pas été neutralisée par une réduction significative du secret bancaire", commente TJN. Cette part a bondi de 14% en trois ans passant de 19,6% à 22,3%, précise l'organisation.

Depuis la crise financière de 2008, des campagnes se sont multipliées pour lutter contre le secret financier et bancaire en exigeant en particulier de la part des entreprises d'identifier leurs véritables propriétaires. Sous la pression de Washington, les banques suisses ont, elles, dû s'acquitter de centaines de millions de dollars d'amendes et identifier des milliers de comptes bancaires appartenant à des Américains cherchant à se soustraire à l'imposition.

 

"Bien que les Etats-Unis soient pionniers dans la conception de moyens importants pour se défendre contre l'évasion fiscale à l'étranger, ils ne sont pas sérieusement attaqués à leur propre rôle pour attirer les flux financiers illégaux et soutenant l'évasion fiscale", estime Tax Justice Network. L'organisation souligne "l'inquiétude réelle" sur les effets négatifs de cette politique sur l'économie mondiale toute entière.

Cet indice classe 112 Etats à travers le globe. La Suisse reste le pays financièrement le plus opaque sur le globe. Les îles Caïman sont à la troisième place du podium devant Hong Kong, Singapour, le Luxembourg, l'Allemagne et Taïwan. La Slovénie ferme le ban, considéré comme le pays le plus transparent, avec un score de 41,8 points sur une échelle de 100.

Prévision astrale mondiale

La conjonction de l’an 2000 inaugure un nouveau cycle jupiter-saturne de vingt ans qui nous conduira, en passant par l’opposition en 2010, avec une triple conjonction jupiter-saturne-pluton en 2020.

Cette conjonction de 2020 peut s’interpréter comme la possibilité d’un crépuscule du rayonnement de l’Europe au cours du prochain grand cycle en signe d’air. Elle active à la fois le cycle SA-UR qui concerne les Etats-unis et le cycle SA-PL qui concerne la Chine. Le destin de l’Europe risque de se trouver à ce moment lié aux aléas d’une confrontation entre ces deux géants.

Il se pourrait bien que l’Europe soit confrontée à deux sortes de difficultés, une crise interne et une confrontation économique redoublée avec les Etats-unis.

Par ailleurs, la prétention de puissances extra-européennes à s’intégrer à l’Union européenne pose la question de la définition du projet européen. La Turquie, notamment, dont la vocation asiatique ne peut qu’être ravivée par le détachement de l’orbe moscovite d’Etats tels que le Turkménistan, l’Ouzbekistan, le Tadjikistan, et dont la longue domination des Balkans, peut difficilement entrer dans l’Europe sans en bousculer l’équilibre. Il ne faut pas oublier que la Turquie est un allié privilégié des Etats-Unis dans un grand jeu stratégique visant à la fois à contenir une renaissance éventuelle de la puissance russe et maintenir l’Europe dans une position subalterne.

La conjonction JU-SA marque la fin d’un cycle et le commencement d’un nouveau cycle.

L'évolution du monde

- Nous pouvons voir que les partis d’extrême droite gardent un électorat solide en Europe, favorisées par une perte de confiance, un délitement de la cohésion nationale, une perte de pouvoir d’achat face à une mondialisation inéquitable, la destruction du travail des usines, une incompréhension des enjeux du monde, une nostalgie d’un passé glorieux. En France, son électorat reste fort dans une vision extrémiste, de peur, de nationalisme, de repli sur soi, de bouc émissaire, de complotisme. Cet électorat n’a pas baissé en puissance. Il est attisé par de nombreuses personnes d’influence, comme Trump, des multimilliardaires européens et américains et des pays comme la Russie, qui les instrumentalisent pour leur contrôle du pouvoir et de leur développement de leur influence sur le monde.

- Le réchauffement climatique est définitivement enclenché et on peut s’attendre à une déstabilisation du monde, car les famines, le manque d’eau, les mauvaises récoltes sont les facteurs déclenchant des révoltes et des conflits.

- La perte de la biodiversité dans le monde liée à la dégradation de l’environnement, et à l’exploitation par l’homme est en train de s’accélérer.

- L’immigration ne va faire que s’amplifier dans les années qui suivent. Nous allons passer de 10 millions de réfugiés dans le monde à une 50 millions de réfugiés d’après des estimations officielles.

- Le terrorisme qui se développe dans le monde et en particulier dans les Etats faillis, qui n’ont plus de cohésion, ni d’argent pour assurer une stabilité.

Ces facteurs que je viens d’énoncer sont les sources d’une instabilité profonde, provoquant des séparations, des ruptures capables d’enclencher des guerres à l’échelle mondiale.

En même temps, ces facteurs sont liés car ils s’amplifient les uns avec les autres. Par exemple, si la biodiversité s’effondre et les inondations augmentent, alors l’agriculture est détruite, ce qui provoque une augmentation des prix, des famines et un mécontentement social très important envers les élites dirigeantes, puis des guerres et des révoltes, ce qui entrainent un effondrement du pays et des vagues de migrations énormes. Par ailleurs, la grogne sociale de la société trouve aussi des boucs émissaires dans les minorités pour se défouler et se soulager de son malaise, entrainant une montée du racisme. Enfin, sur la destruction de l’influence de l’Etat se développe la mafia et le terrorisme.

 

Ces problèmes ne peuvent plus être résolus à l’échelle d’un pays. Il faut maintenant penser à l’échelle de continent et de monde.

Il nous faut une Europe forte et solide, sans quoi nous allons être les perdants d'une situation mondiale qui va s'amplifier.

L’immigration, le réchauffement climatique, le terrorisme rendent obsolète les Etats-nation, car ces problématiques ne peuvent être résolues qu’à l’échelle mondiale.

Quand certains veulent de replier sur soi et parlent du choc des civilisations, ils ne comprennent pas la source des problèmes mais seulement les conséquences.

 

La source vient d’un système qui a placé l’homme dans une société hyperindividualisme, matérialiste en compétition de tous contre tous, à la recherche constante du profit et de l’exploitation de l’homme et de la nature, aveuglé par une vision prométhéenne du contrôle de la vie et de la puissance pour l’asservissement des autres, sans responsabilités sur la vie et dénué de valeurs et de sacré.

Tous les pays avec du terrorisme islamiste sont des Etats faillis, où les terroristes sont des mafias, financés et instrumentalisés par des acteurs mondiaux en quête d'influence et d'extension de leur pouvoir. Ils utilisent la religion comme prétexte.

La séparation des personnes ne pourra jamais apportée la paix. Ce qui est en jeu est la vie et la liberté.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents